Émissions de radio
5
Score : 5 (1 vote)
Chronique de site
Mis à jour le
23 novembre 2022
Collection
Carbone 14

Pour découvrir l’archéologie d’aujourd’hui, ses sciences connexes, mais aussi approcher et décrypter ce que la discipline recouvre de concepts, de modèles, Carbone 14, le magazine de l'archéologie, retrace les avancées de la recherche française et internationale et parcourt terrains, chantiers et laboratoires. Une émission à écouter chaque samedi, de 19 h 30 à 20 h sur France Culture et à réécouter sur Inrap.fr.

Avec Yves Ménez, conservateur régional de l'archéologie à la DRAC de Bretagne, et Stéphane Bourne, archéologue à l'Inrap.

Carbone 14, le magazine de l'archéologie, France Culture, le dimanche de 20 h 30 à 21 h 
Par Vincent Charpentier
Émission du 12 janvier 2020


Pour une fois, ce n’est pas « la vérité sortie du puits », mais trois exceptionnelles sculptures gauloises du Ier siècle avant notre ère !

Quatre vues du buste d’un aristocrate gaulois avec un torque, retrouvé enfoui dans une fosse (Ier siècle avant notre ère)

Quatre vues du buste d’un aristocrate gaulois avec un torque, retrouvé enfoui dans une fosse (Ier siècle avant notre ère) 

© Emmanuelle Collado / Inrap

Comme si la chance souriait aux archéologues, une quatrième sculpture était découverte, face contre terre au sein d’une fosse. Rien ne semblait prédire une telle découverte sur le lieu-dit « la Morandais » à Trémuson (Côtes-d'Armor), au cœur de l’espace résidentiel d’une ferme gauloise de l’Armorique, dans l’ancienne cité des Osismes (Osismii), « le peuple du bout du Monde » …​

La sculpture celtique est par essence très rare et, hormis la gaule méridionale, on évoque souvent la statuaire des VIIe-Ve siècles avant notre ère, entre la Rhénanie et l'Allemagne du sud, dont les pièces majeures sont le « guerrier de Hirschlanden » et l’homme du Glauberg.

Haute de 40 cm, la plus spectaculaire sculpture de Trémuson représente un homme, à la chevelure et la barbe soignées, et rappelle aux archéologues les traits de têtes barbues figurant sur une série de monnaies de la cité des Riédones (Redon) et datées du milieu du Ier siècle avant notre ère. Ces quatre bustes rappellent les découvertes de Paule, à 70 km de là (entre 1988 et 1992). Parmi cet ensemble, figure le fameux « personnage à la lyre », qui, comme à Trémuson porte le « torque » autour du cou.

Les Celtes n’ont pas pour habitude de représenter leurs dieux, nombre d’archéologues y voit donc des effigies de l’aristocratie celtique, destinées à perpétuer la mémoire, « la dignité du défunt », voire la grandeur de la famille. Cette statuaire a essentiellement été mise au jour en Armorique, mais aussi dans la région Centre-Val de Loire, notamment sur l’oppidum de Châteaumeillant en territoire Biturige et plus d’une trentaine d’exemplaires sont actuellement connus.

Trémuson, une résidence aristocratique

La ferme gauloise de Trémuson a été fondée au IVe siècle avant notre ère. Au cœur d’un vaste enclos délimité par un fossé monumental, et un talus, on accédait à l’espace résidentiel par un porche. Les maisons étaient de vastes espaces, d’une centaine de m² chacune.  Au IIe siècle, de nombreux vestiges témoignent de la richesse des propriétaires. La céramique mise au jour est une production locale soignée et des fragments d’amphores assez nombreux indiquent que les habitants consommaient du vin d’Italie puis d’Espagne.

Année :
2020
Durée :
29 minutes
Production :
France culture
Partenaire(s)
Logo Le salon noir