Qu’en est-il concrètement de la sauvegarde, de l’étude et de la perception du patrimoine archéologique en Europe ?

Dernière modification
10 novembre 2017

La sauvegarde du patrimoine archéologique ne cesse de faire l’actualité dans le contexte international (Afghanistan, Mali, Irak, Syrie, Yémen…). Une prise de conscience collective internationale a vu le jour sur la nécessité de préserver ce patrimoine universel et s’est matérialisée par de multiples coopérations multilatérales. En Europe, la « convention européenne pour la protection du patrimoine archéologique », dite Convention de Malte, offre un cadre général de protection. Mais qu’en est-il concrètement de la sauvegarde, de l’étude et de la perception du patrimoine archéologique en Europe ?

4 500 Européens interrogés dans 9 pays

Que pensent les citoyens européens de l’archéologie et du patrimoine mis au jour et sauvegardé en Europe ? Quelles sont leurs attentes envers l’archéologie ? Quelles valeurs portent ces vestiges ? Tous les Européens ont-ils une vision commune de leur patrimoine archéologique qui laisserait penser qu’il existe une citoyenneté européenne prête à être mobilisée pour le protéger ? Pour tenter de répondre à ces questions, le projet européen NEARCH a confié une enquête à Harris Interactive. Un peu plus de 4 500 personnes de 9 pays européens ont répondu à un questionnaire en ligne : France, Espagne, Italie, Allemagne, Suède, Pays-Bas, Royaume-Uni, Pologne et Grèce.

L’archéologie au cœur d’un système de valeurs universelles

90% des sondés qualifient l’archéologie moderne d’utile, mais à quoi ? Pour une majorité d’entre eux, l’archéologie a pour rôle de « transmettre l’histoire aux jeunes générations » et de « participer à l’étude et à la préservation du patrimoine » mais également de « comprendre le passé pour mieux préparer l’avenir ». Sa contribution à la construction d’une identité nationale est peu mentionnée (8%) semblant indiquer que les Européens lui attribuent une valeur plus universelle.

Les Européens identifient peu le rôle économique de l’archéologie (10%), seuls les Italiens et les Grecs le distinguent clairement (24% et 21%). En revanche, 86% des sondés jugent que le fait « d’avoir des vestiges archéologiques est un avantage pour une commune » et 83% que « soutenir et développer l’archéologie est important pour leur pays ». Ainsi, si les Européens n’identifient pas tous la valeur économique de l’archéologie, ils lui reconnaissent néanmoins une forte valeur, plus sociale, plus émotionnelle. Les Français (63%), les Grecs (62%) et les Suédois (62%) montrent un attachement particulièrement fort à la discipline.
Les Européens pensent majoritairement que c’est à l’État de gérer l’archéologie (65%), et en matière d’archéologie préventive, une fois le principe expliqué, les Européens y sont massivement favorables (92 %) et adhèrent au concept de conservation par l'étude et la valorisation.

Une enquête du projet européen NEARCH

L’enquête « Les Européens et l’archéologie » est une commande du projet européen NEARCH qui réunit 14 partenaires de 11 pays européens. Piloté par l'Inrap et soutenu par la Commission européenne dans le cadre du programme Culture pour une durée de 5 ans (2013-2018), il a pour objectif d’explorer mais aussi de renforcer les rapports qu’entretiennent les citoyens européens avec l’archéologie.