À Barbezieux-Saint-Hilaire, Charente, un projet d'aménagement Place de Verdun, dont l'emprise d'environ un hectare correspond à l'emplacement du château médiéval de Barbezieux, est à l'origine de ce diagnostic.

Dernière modification
29 août 2016

Ce site fortifié, mentionné dès le XIe siècle, est relativement bien connu pour la fin du Moyen Âge et la période Moderne. Le château était encore en grande partie conservé au début du XIXe siècle et a été fortement arasé vers 1840 afin de créer une vaste place au centre de la ville. En l'état actuel, seule une imposante porte flanquée de deux tours, une partie de la muraille et les anciennes écuries subsistent.


L'un des objectifs du diagnostic était de déterminer la présence de vestiges bâtis et de voir s'ils pouvaient être restaurés et mis en valeur. Les sondages archéologiques ont donc été réalisés à l'emplacement des principaux bâtiments connus par les sources documentaires : la tour maîtresse, la chapelle porche et le grenier de recette, qui font partie des constructions encore visibles sur le cadastre de 1812. D'autres sondages ont été implantés dans les secteurs non documentés et libres de contraintes. Au final, cinq tranchées de dimensions variables ont été effectuées de façon à obtenir une large vision spatiale du château.

Les sondages ont montré le très fort degré d'arasement lié aux destructions du XIXe siècle ; le substrat rocheux est apparu à une vingtaine de centimètres de profondeur dans la majeure partie des tranchées d'évaluation. À ces endroits, seules les structures en creux subsistent. En revanche, certains sondages ont livré une stratigraphie de près de 2 m d'épaisseur qui montrait plusieurs phases d'occupation s'échelonnant du XIe siècle à nos jours.

De l'imposante chapelle porche, connue grâce à des documents iconographiques, ne subsistent que quelques fondations et le sol du passage qui franchissait la porte Chavaroche reliant le château à la ville intra-muros. La tour maîtresse a été totalement détruite jusqu'aux fondations dont il ne reste aucune trace au niveau du sondage. Le grenier de recette, dont plusieurs descriptions relatent l'ampleur, a subi le même sort.

Si les bâtiments ont été très arasés, les structures creusées dans le substrat se sont avérées particulièrement nombreuses. Parmi ces creusements figurent des fosses ainsi que de probables fonds de cave. Plusieurs dizaines de silos ont pu être identifiés. Certains sont conservés dés leur niveau d'ouverture, d'autres sont fortement arasés montrant ainsi que les niveaux d'occupation médiévaux se situaient à différentes altitudes. La répartition et l'état de conservation de ces structures diffèrent de part et d'autre d'un puissant fossé, de plus de 6 m d'ouverture, taillé dans le substrat et conservé sur près de 4 m de profondeur. Il est permis d'envisager que cet élément défensif séparait le noyau castral de la basse-cour.

Malgré la disparition quasi totale des bâtiments médiévaux, les informations collectées sont nombreuses et permettent de relancer le questionnement concernant l'évolution de ce château. Une mise en relation plus poussées des données archéologiques, des sources anciennes ainsi qu'une reconnaissance systématique des constructions environnantes permettraient certainement une meilleure interprétation de cet ensemble fortifié et une réinterprétation partielle de son organisation antérieure au XVe siècle.