Le site la Grillère, localisé sur la commune de Saint-Denis-du-Maine, a révélé les vestiges d'une grande ferme gauloise (IIIe-fin du Ier siècle avant notre ère), à laquelle a succédé, à l'époque romaine, un sanctuaire. 

Dernière modification
19 février 2016

L'occupation gauloise débute vers le IIIe siècle avant notre ère sous la forme d'un enclos, dont seule une portion est comprise dans la fenêtre d'étude. Il semble s'agir du noyau fondateur du site.

L'EXTENSION DU SITE

Entre le IIe et le Ier siècle avant notre ère, l'occupation gauloise se développe : une série d'enclos concentriques est associée à des fossés parcellaires, tandis qu'apparaissent des bâtiments sur poteaux. Le plus grand correspond sans doute à une maison d'habitation, d'autres à des greniers destinés au stockage des denrées. Ce noyau d'habitat supposé est entouré par d'autres espaces délimités par des fossés et dévolus aux activités agricoles et pastorales. Une activité de forge est également attestée par des résidus métalliques et des scories.
Les vestiges mis au jour ne sont que le reflet d'une vaste occupation du territoire dont on ne perçoit qu'une toute petite partie. L'établissement rural semble abandonné vers la fin du Ier siècle avant notre ère.

UNE VOIE ANTIQUE

La période antique est d'abord représentée par une voie dont il ne reste que les deux fossés bordiers. Large de 6 m en moyenne, elle devait être en fonction au début du Ier siècle de notre ère, et abandonnée dès les années 20.

UN PREMIER SANCTUAIRE

Entre la période d'abandon de la voie et les années 70, à l'est du site, apparaît un enclos fossoyé de forme carrée (54 m de côté en interne) qui délimite une aire sacrée. La façade orientale de l'enclos est prolongée en direction du sud, hors de l'emprise de fouille. Elle abrite l'entrée de l'enceinte, dans laquelle ont été décelés les vestiges d'un bâtiment, peut-être un temple. 

UN SECOND SANCTUAIRE MAÇONNÉ

Dans les années 70, l'enceinte fossoyée laisse place à une enceinte maçonnée. Elle comprend un porche d'entrée situé à l'emplacement de l'ancienne voie. À l'intérieur de l'enceinte, le plan d'un temple en pierres (fanum) est nettement dessiné par ses fondations arasées. La pièce centrale (cella), où était placée la statue de la divinité, est entourée d'une galerie. La façade occidentale possède une exèdre semi-circulaire qui lui confère une particularité peu commune. Une fondation de plan circulaire de trois mètres de diamètre au nord du temple est interprétée comme une base de colonne ou de statue. Un puits dans lequel des restes de bois ont été trouvés a été dégagé à proximité du temple.

ABANDON

Le sanctuaire est abandonné dans le courant du IIIe siècle et les murs, en partie récupérés dès le IVe siècle. Les études en cours donneront peut-être des indices sur les divinités honorées dans ce temple dont les dimensions font penser à un sanctuaire public plutôt que privé. Peut-être dépendait-il d'un grand domaine antique (villa) ayant succédé à la ferme gauloise et que l'emprise de la fouille n'a pas permis de découvrir ?