Une équipe de l’Inrap intervient depuis juin 2018 sur le plateau de Brestivan, en amont du projet d’aménagement d’un écoquartier par le groupe Giboire et la mairie de Theix- Noyalo. Les archéologues y ont mis au jour une exploitation agricole gauloise, réorganisée puis déplacée durant la période gallo-romaine. La fouille à venir permettra d’étudier un habitat plus ancien et une nécropole.

Dernière modification
24 septembre 2018

Une grande ferme gauloise


Au cours du second âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant notre ère), une ferme est aménagée en bordure méridionale du plateau. Des fossés délimitent un vaste enclos trapézoïdal dédié à l’habitat, et un porche imposant permet d’y accéder. À l’intérieur, plusieurs bâtiments de terre et de bois (granges, greniers, habitations) sont soigneusement installés de part et d’autre d’un axe de circulation central. En fond de cour, un bâtiment carré correspond vraisemblablement à l’habitation principale. Aux abords de l’enclos, de petits fossés délimitent des parcelles liées aux espaces de circulation, aux zones de cultures et à la gestion du bétail. Le mobilier découvert, relativement abondant, révèle un panel d’objets à usage domestique, artisanal et agricole.
 

Une exploitation remaniée qui reste viable à l’Antiquité


Au Ier siècle avant notre ère, l’exploitation agricole connaît une première phase de restructuration. Les fossés de l’habitat gaulois sont comblés et un nouvel enclos, de plan carré, est aménagé au même endroit. Des fossés moins imposants entourent un espace de 3100 m², préservant certains bâtiments encore en place, parmi lesquels l’habitation principale. D’imposants greniers à céréales sont construits sur le pourtour de l’habitat. En parallèle, une importante trame parcellaire orthonormée se développe. Plusieurs dizaines d’années plus tard, l’habitat est déplacé sur le secteur le plus haut du plateau, à 100 mètres au nord. Un vaste enclos, constitué de fossés puissants, cerne un nouvel espace de 4000 m². L’habitat, possiblement occupé jusqu’au IVe siècle de notre ère, esquisse une organisation rigoureuse, dominée par un bâtiment résidentiel placé en fond de cour.

L’étude du site de Brestivan s’inscrit dans une problématique de recherche sur les rythmes de création et d’abandon des fermes gauloises et gallo-romaines dans le Nord de la Gaule. En effet, alors qu’au début de l’Antiquité, de nombreuses fermes gauloises sont abandonnées, celle de Brestivan est simplement déplacée et réorganisée. Elle survit également à la vague d’installation des vastes villae gallo-romaines au IIe siècle de notre ère. Ainsi, cette exploitation de taille moyenne, restée viable près de 500 ans, constitue un modèle particulièrement intéressant.
 

Aménageur : Giboire
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie (Drac Bretagne)
Recherche archéologique : Inrap
Directeur adjoint scientifique et technique : Michel Baillieu, Inrap
Responsable scientifique : Joseph Le Gall, Inrap