L'analyse des vestiges organiques a permis de mieux comprendre le mode de subsistance des habitants de Beg ar Loued.
La variété d'espèces et la taille souvent modeste des poissons montrent qu'une pêche opportuniste était effectuée depuis la côte, probablement grâce à des barrages de pêcherie fixes. Elle était pratiquée en toutes saisons, même si elle apparaît plus importante au printemps et plus ciblée sur la famille des labridés (labres, vieilles, girelles...) en période hivernale. Les 30 kilos de tests analysés montrent que la patelle domine de manière écrasante le spectre des mollusques marins.
L'élevage, d'après les données réunies sur divers sites de l'archipel à Béniguet, à Balaneg et à Kemenez, était pratiqué depuis le IVe millénaire au moins dans l'archipel de Molène, les dates les plus anciennes obtenues pour la Bretagne continentale étant situées autour du début du Ve millénaire avant notre ère. À Beg ar Loued, il concernait notamment le boeuf et le mouton, peut-être la chèvre, le porc étant plus faiblement représenté.
La pratique de la chasse est attestée par des restes de phoque gris et de nombreux oiseaux : canards, bécasse, courlis cendré, cormorans, goélands, macareux moine, pingouin torda ainsi que pygargue à queue blanche, disparu de France au cours du xxe siècle.
La quasi-totalité des espèces, oiseaux marins compris, ont pu être consommées par l'homme, comme elles le sont encore dans le nord-ouest de l'Europe. Quelques restes d'un grand cétacé - vraisemblablement un rorqual commun - révèlent la mise à profit d'un échouage naturel.
Certaines variétés de graines cultivées ont été mises en évidence par la carpologie, comme l'orge à grains nus et vêtus, le blé amidonnier, le froment, les féveroles ou les pois.