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Un habitat médiéval inédit à Laudun-l'Ardoise (Gard)
Au lieu-dit Cascavel à Laudun-l’Ardoise, l'Inrap a mis au jour un vaste habitat du haut Moyen Âge associé à un hameau occupé entre le VIIIᵉ et le IXᵉ siècle.
À la fin de l’année 2021, une fouille archéologique préventive a été menée au lieu-dit Cascavel à Laudun l’Ardoise (Gard), à la suite d’un diagnostic ayant mis au jour un habitat inédit se développant sur une superficie de plus de 6000 m². Les recherches ont permis de documenter l’organisation de ce bâti du haut Moyen Âge, associé à un hameau, probable village en devenir, occupé entre le VIIIᵉ et le IXᵉ siècle.
Vue d’ensemble de la fenêtre de fouille, depuis le nord.
© Agnès Bergeret, Inrap
L’organisation de l’habitat
Un fossé a été repéré au sud de la parcelle. Au centre et dans la partie nord, à proximité des vestiges, la présence d’un axe de circulation principal, marqueur fort dans le paysage, se devine dans l’organisation générale des structures ; l’actuelle route nationale semble en être l’héritière. Le réseau de desserte est complété par deux axes de direction ouest-est, de part et d’autre desquels se concentrent des espaces spécialisés.
Vue en coupe du fossé de bord de voie, depuis le sud.
© Nicolas Schifauer, Inrap
Au nord du premier axe, plusieurs fosses identifiées avec des bâtiments au sol excavés, également appelé « fond de cabane », ont été fouillées. Entre les deux axes, une aire d’ensilage comptant plus d’une vingtaine de silos s’étire principalement en longueur. Enfin, au sud du second axe, un ensemble funéraire concentre une vingtaine de tombes, qui se développe selon un axe nord-ouest-sud-est. Dans ce secteur, des fonds de cabane préexistent ou coexistent un temps avec les tombes.
Des datations par le radiocarbone amèneront des précisions sur ces installations.
Les fonds de cabane
Ils sont caractérisés par des fosses de plan oblong au angles arrondis dont seul le fond est conservé. Les comblements de galets recouverts par des limons sont potentiellement à mettre en lien avec les modes de construction qui combinaient des bases en galets et des élévations en terre ; de rares et petits fragments de torchis ont été repérés.
Comblement d’abandon, bâtiment au sol excavé, depuis le sud.
© Patrice Pliskine, Inrap
Creusement de bâtiment au sol excavé, depuis l’est.
© Alix Bertrand, Inrap
Bâtiment au sol excavé, depuis le nord.
© Agnès Bergeret, Inrap
L’aire d’ensilage
Cet espace réservé au stockage des denrées alimentaires ou autre (fourrage…) conserve sa vocation sur la durée de l’occupation. Ainsi, après l’abandon de premiers silos et l’arasement des sols contemporains, d’autres silos sont creusés, superposés en partie aux premiers.
Silos, depuis l’est.
© Alix Bertrand, Inrap
Silos, depuis l’est.
© Alix Bertrand, Inrap
Recoupement de silos, depuis l’est.
© Alix Bertrand, Inrap
Les sépultures
Essentiellement composé de sépultures d’enfants, l’espace funéraire est organisé en rangées. Depuis les années 1990, la plantation de vignes et le sous solage des terrains, ont fortement perturbé certains coffres et couvertures de dalles. Parmi les tombes fouillées, une sépulture en bâtière de tegulae se détache par la qualité de l’état de conservation de son architecture.
Sépulture à couverture de dalles.
© L. Brevet, Inrap
Tombe en bâtière de tegulae.
© Nicolas Schifauer, Inrap
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Occitanie)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Agnès Bergeret, Inrap
Responsable de secteur : Lucille Brevet