En préalable à la construction du contournement routier de Saint-Flour, projet porté par le Conseil départemental du Cantal, une équipe de l'Inrap a réalisé, sur prescription de l’État (Drac Auvergne-Rhône-Alpes), une fouille d'avril à juin 2018 au lieu-dit « La Cheyre », au nord du hameau de Roueyre, en limite septentrionale de la commune de Saint-Flour.

Dernière modification
31 août 2018

Cette première fouille d'ampleur sur des vestiges gaulois dans le département du Cantal concernait l'étude des vestiges de la fin de l’âge du Fer (IIe –Ier siècle avant notre ère) d'une probable agglomération gauloise inconnue jusqu'alors. D'une superficie d'un peu moins de 2 ha, la fouille s’étendait sur 400 m de longueur de part et d'autre du chemin de grande randonnée GR4. Implantée sur les versants sud et est d'une butte culminant à 836 m d’altitude, les secteurs de la fouille étaient soumis à de forts dénivelés.

Les indices indirects d'un habitat aggloméré

Dans l'emprise des zones fouillées, peu de structures se rapportent directement à des restes d'habitation. En revanche, l'opération a permis de mettre au jour un certain nombre d'aménagements dont l'ampleur et la diversité plaident pour une agglomération.

Ainsi, la zone sud de la fouille montre la présence d'un axe de circulation visible sur 60 m de longueur, sous la forme d'un chemin creux, dont la bande de roulement comporte des recharges en tessons d'amphores.

Un ensemble de structures liées à la gestion de l'eau

À proximité immédiate, un ensemble de structures liées à la gestion de l'eau a été découvert : au moins trois puits, un puisard, de probables citernes et des canalisations en amphore emboîtées. Du fait du sous-sol argileux et de la présence continuelle d'eau, deux des puits fouillés ont révélé, de manière tout à fait inattendue, la partie inférieure de leur cuvelage en bois conservée sur plus de 1 m de hauteur. La présence de matière organique a permis la réalisation de prélèvements de sédiments en vue d'étudier les restes fossilisés de semences ou de pollens, et de restituer l'environnement végétal du site archéologique. En outre, la conservation des bois du cuvelage des puits permettra une analyse technique approfondie de la méthode de construction, ainsi qu'une étude écologique à partir de ces mêmes éléments.

Existence d'un artisanat potier

Dans la seconde zone de fouille, des vestiges de fours de formes et datations variées (mais dont certains peuvent être attribués au début de la période romaine) témoignent de l'existence probable d'un artisanat potier sur le site. Dans d'autres structures, des déchets liés à la métallurgie du fer ont aussi été mis au jour. Tous ces éléments, ainsi que la grande quantité d'amphores découvertes, soulignent la diversité des activités pratiquées sur le site à la fin de l'âge du Fer. Ce sont autant d'indices qui permettront d'interroger le statut urbain de cette occupation gauloise et ses relations avec l'agglomération romaine connue au pied du plateau du Saint-Flour.

Aménagement : Département du Cantal
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie, Drac Auvergne-Rhône-Alpes
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Bertrand Houdusse, Inrap

Etude de la coupe d’un fosse gauloise, à Saint-Flour

Etude de la coupe d’un fosse gauloise.

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Bertrand Houdusse, Inrap

Cuvelage en bois d’un puits gaulois, à Saint-Flour

Cuvelage en bois d’un puits gaulois.

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Bertrand Houdusse, Inrap