Le site Sainte-Claire présente une configuration favorable à l'implantation humaine : un éperon dominant une rivière d'eau douce riche en poissons, une embouchure marécageuse et un relief diversifié de plaines et de collines avec, à proximité, du gibier.
Des cartes des XIVe et XVIIIe siècles permettent de repérer jusqu'à cinq habitations dans un rayon d'un kilomètre autour de l'habitation La Grange.

Dernière modification
07 avril 2016
 

Des occupations de l'époque précolombienne

Le sommet du morne (relief généralement proche de la mer) compte des centaines de structures matérialisées par des trous de poteaux et des fosses circulaires.
Leur répartition ne permet pas encore de définir des plans de carbets (maison en bois sans mur), on distingue en revanche les zones d'habitat. Le mobilier céramique exhumé permet de fournir une fourchette chronologique allant  de 500 à 1200 de notre ère, ce qui correspond à l'Âge céramique « troumassoïde ».

Une habitation sucrerie

Une « habitation » est un domaine agricole pouvant comprendre des maisons, des ateliers, des canaux, des cases, une sucrerie, un moulin, des champs de canne... etc.
Dans la partie basse, les vestiges de maçonneries d'un bâtiment colonial ont été identifiés. Le plan du bâtiment se poursuit hors du périmètre de l'intervention archéologique, au pied du morne, où un moulin à eau a été mis au jour. Il s'agit du premier spécimen fouillé en Guadeloupe. Ce moulin est mentionné sur la carte des Ingénieurs du Roi de 1764. Il appartenait à Monsieur La Grange, voisin de l'habitation Mollard située sur le même morne.
A l'intérieur du moulin, supporté par une construction en bois enterrée, un mécanisme, actionnant rolles et roués, permettait d'écraser la canne.
En mi-pente, un bief, petit canal qui servait à alimenter en eau la roue du moulin, a été identifié. La prise d'eau se trouve dans les hauteurs, à environ cinq kilomètres de l'habitation sucrerie. Dans l'autre moitié du bâtiment se trouvaient vraisemblablement les cuves mais cette partie n'a pas été fouillée.
Les informations recueillies lors de la fouille du moulin à eau permettent de mieux comprendre le mode de construction artisanal d'une telle exploitation en Guadeloupe. On dénombre plusieurs centaines d'habitations sucreries sur l'archipel.
 
Aménagement : Sensamar
Contrôle scientifique : Service régional de l'archéologie, Dac Guadeloupe
Recherches archéologiques : Inrap
Responsable scientifique : Martijn van den Bel