A Athée-sur-Cher, Indre-et-Loire, la fouille a été menée sur deux zones représentant 12 700 m2.

Dernière modification
18 mai 2016

La commune d'Athée-sur-Cher se situe à 21 km au nord-ouest de Tours. Le site occupe une partie du vaste plateau de Champeigne, ainsi dénommé en raison des grandes parcelles de culture qui le caractérisent. La fouille a révélé une occupation anthropique d'un terroir rural de la période gallo-romaine, carolingienne et du bas Moyen Âge (XVe-XVIe siècles).

Une occupation diffuse à la période protohistorique

L'occupation la plus ancienne des lieux appartient à la période protohistorique, probablement La Tène finale-période augustéenne, comme en témoignent les céramiques de facture protohistorique retrouvées dans les silos.

Une occupation rurale gallo-romaine

L'occupation du site durant la première moitié du Ier siècle se caractérise par des structures liées à des activités de type agricole - greniers sur poteaux, fossés - et par un habitat reconnu : un bâtiment sur poteaux et sablière basses. La fonction de l'ensemble de ces bâtiments n'est pas établie avec certitude. La rareté du mobilier archéologique découvert plaide en faveur d'une vocation agricole des constructions.

La fouille d'un cellier de cette période a révélé de nombreux fragments de céramique datés de la première moitié du Ier siècle. Cette occupation du terroir à l'époque gallo-romaine est à relier au site 28 d'Athée-sur-Cher localisé à proximité immédiate.

Un terroir réinvesti à la période carolingienne

Le site, abandonné à la fin du Ier siècle, est réoccupé à la période carolingienne au IXe siècle et jusqu'à la première moitié du Xe siècle. Cette période se caractérise par l'implantation de fossés pour structurer l'espace avec, à l'intérieur de ceux-ci, des zones d'habitat (bâtiments en bois et torchis sur poteaux) et des zones de stockage (soit des greniers aériens soit des structures d'ensilage).

Une ferme du bas Moyen Âge (XVe-XVIe siècles)

Après un hiatus de quatre siècles, on observe une réinstallation de type ferme rurale sur le terroir à partir du XVe siècle. L'implantation à cette période est lâche, diffuse et répartie sur l'ensemble de la zone décapée. Différentes unités d'habitats ont été mises au jour, dont probablement une ferme, mais également des fossés, des zones de stockage et un point d'eau (un puits) à l'extérieur du fossé principal.

Les vestiges les plus caractéristiques de cette période sont les restes de deux habitats : un bâtiment avec un four en abside, et une cave avec les restes d'un escalier d'accès. Ces unités d'habitat, qui ont livré une grande quantité de céramique et de faune, soulignent une activité de transformation du lait. Quelques objets retrouvés témoignent également d'une activité rurale : faucille, couteaux, forces (ciseaux), alêne, poinçon... Enfin, quelques monnaies très courantes (pièces de petite valeur numéraire) ont été retrouvées dans les comblements des habitats.

Une ferme contemporaine

Cette fouille a attesté la présence de l'occupation humaine sur une longue durée : de l'époque protohistorique à la ferme actuelle qui existe encore de nos jours à environ 200 m à l'est du site archéologique.