Préalablement à l'aménagement d’une résidence sénior au Controis-en-Sologne, une fouille de l'Inrap de 6 300 m² a mis en évidence des occupations rurales de l’âge du Bronze final (IXe s. av. J.-C.) ainsi que du premier (VIe s. av. J.-C.) et du second âge du Fer (Ier s. av. / Ier s. ap. J.-C.), en bordure septentrionale du cours d’eau de la petite Bièvre.

Dernière modification
01 août 2025

Des occupations du Bronze et du premier âge du Fer

Les périodes de l’âge du Bronze et du premier âge du Fer se réfèrent à 18 fosses dépotoirs contenant des rejets détritiques. L’étude de ces derniers et des nombreux restes céramiques en position résiduelle ont permis de dater une première occupation humaine de l'âge du Bronze final (Hallstatt B2/B3 : 900/800 av. J.-C.) et une seconde du premier âge du Fer (Hallstatt D2 : VIe s. av. J.-C.). Dans les deux cas ces éléments sont les seuls indices encore préservés d’implantations domestiques. Ils prouvent une nouvelle fois l’attractivité de ce secteur géographique, sans doute ici renforcé par la facilité d’accessibilité à l’eau potable.

 

L’enclos laténien

Après un long hiatus chronologique de quatre siècles, une nouvelle mise en valeur du terroir est attestée à La Tène finale. D’après l’étude céramique, cet établissement rural fossoyé serait édifié au plus tôt à partir de la deuxième moitié du IIe s. av. J.-C. Par la suite, il a été possible d’étudier son évolution sur plus d’un siècle avant son abandon définitif au début du Ier s. ap. J.-C. Au terme de cette étude, quatre phases ont pu être caractérisées au sein de cette troisième période d’occupation.

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Exemple de trou de poteau de La Tène finale contenant une amphore d’importation italique.

© François Cherdo, Inrap

Si l’enclos principal conserve sa forme au cours des trois premières phases, celle des bâtiments et leur surface évoluent. De plus, l’adjonction d’un enclos secondaire intervient durant les deux phases intermédiaires. La quatrième phase voit se mettre en place une restructuration des fossés et le doublement de certains par l’ajout de clôtures en bordure extérieure. Le seul bâtiment dépendant assurément de cette phase se retrouve alors peut être dans un nouvel espace enclos.

Du fait de l’étroite fenêtre décapée, l’organisation spatiale du site durant cette période n’a pas pu être clarifiée plus avant car il se développe largement en dehors de l’aire prescrite. Fort heureusement, les rejets de mobilier ont permis de caractériser ce site comme étant une occupation domestique modeste et d’attester la présence de quelques pratiques artisanales classiquement reconnue au sein de ce type d’habitat basé sur une économie vivrière.

L’étude de ce nouvel établissement rural enclos a permis d’avancer sur la question de l’identité culturelle des habitants du territoire de Sologne à La Tène finale. La place de l’influence biturige y est plus importante que sur les quelques sites déjà identifiés, mais celle des Carnutes et desTurons est toujours bien représentée. Cette mixité est représentative d’un secteur géographique situé au croisement des frontières de trois peuples.

Aménagement : SCCV Serenya Contres
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Centre-Val-de-Loire)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : François Cherdo, Inrap