Évolution d’un établissement rural du IIe siècle au VIe siècle de notre ère (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Vaucluse, Pertuis, Saint-Roch, rue Léon Arnoux)

Sous-titre

Rapport de fouille 2022

Numéro DAP
38
Image d'entête
DAP 38 | Pertuis « Saint-Roch, Rue Léon Arnoux » (Vaucluse)
Média
DAP 38 | Pertuis « Saint-Roch, Rue Léon Arnoux » (Vaucluse)
date expertise
septembre 2022
date achevement
mars 2022
Paragraphes

Le territoire de la commune de Pertuis (Vaucluse) se situe en rive nord de la Durance, à une vingtaine de kilomètres au nord d’Aix-en-Provence et à une dizaine de kilomètres au sud de la montagne du Luberon. Il se compose de la vaste plaine alluviale de la rivière au sud et des collines qui la bordent au nord. Un point de franchissement de la rivière semble avoir toujours existé à proximité, conférant à la zone une fonction de carrefour entre basse Provence, Provence alpine, et vallée du Rhône. Durant la période romaine, ce secteur situé entre Luberon et Durance fait partie de la cité d’Aquae Sextiae (Aix-en-Provence).

Sur le territoire communal de Pertuis, ont été repérés des établissements ruraux antiques isolés mais aucune agglomération secondaire, le bourg n’apparaissant dans les textes qu’à partir du Xe siècle (Tallah, 2004). Au sud-est de la commune, le quartier de Saint-Roch correspond à la zone de contact entre la plaine et les collines. En 2015 y a été conduit un diagnostic sur une emprise de 4,9 hectares vouée à l’urbanisation et à la création d’une voie nouvelle (Thernot, 2015). L’enquête avait révélé dans la partie sud-est de cette emprise, les vestiges d’un établissement rural antique et alto-médiéval sur environ 8000 m2, en limite du talus dominant la plaine alluviale. La fouille prescrite par le Service régional de l’Archéologie a été prise en charge par une équipe de l’Inrap en 2019. En 2021, un nouveau diagnostic sur les terrains situés à l’est de la première emprise a mis en évidence une aire funéraire antique, qui avait été effleurée en limite orientale de la fouille de 2019 (Thernot, 2021). La fouille de l’aire funéraire a été confiée par l’aménageur à un opérateur privé en 2022.

L’établissement rural mis au jour en 2019 couvre une amplitude chronologique allant de la période impériale romaine au début du Moyen-Âge. Cette longue durée d’occupation offre l’opportunité de suivre les évolutions de l’occupation de l’espace, de son exploitation et des modes de vie des occupants sous plusieurs aspects. Ainsi, les techniques de maçonnerie associant pierre et liant des premières phases laissent place à celles mettant en œuvre la terre crue pour l’édification de structures sur sol excavé dans les périodes tardives. Les continuités ou les modifications dans la répartition spatiale des activités se traduisent par le respect de limites et des orientations ou leur transgression au cours du temps. Des changements, qu’il restera à interpréter finement à la lumière des évolutions économiques, politiques, sociales ou religieuses, sont constatés dans le répertoire des objets en céramique, dans celui des objets en verre et en métal, et dans l’alimentation.

Les productions agricoles de l’établissement ont pu s’orienter classiquement vers le vin ou l’huile d’olive comme semble l’indiquer un chai à dolia établi au IVe siècle. Par ailleurs, dès le IIe siècle et jusqu’au VIe siècle, une probable exploitation de l’argousier (Hippophae rhamnoides L.), jusqu’ici non repérée en Narbonnaise, transparaît à partir des marqueurs chimiques ayant imprégné les fonds de bassin des deux unités de production successives (fig.1) situées aux marges de l’habitat (cf. SAS Laboratoire Nicolas Garnier - Analyses biochimiques du contenu des mortiers de bassin CV1426, CV 1425, CV1219 et CV1117, p 264 – 272). L’argousier affectionnant les terrain nus et ensoleillés est présent dans les diagrammes polliniques régionaux dès le Néolithique. Il est actuellement spontané dans les vallées bas-alpines encore affectées par les crues violentes éradiquant la végétation colonisant le lit majeur des torrents, situation que connaissait la vallée de la Durance avant les travaux de régularisation du cours d’eau entrepris au XXe siècle. Les vertus nutritionnelles et curatives de ses fruits sont connues, toutefois il reste difficile de cerner l’utilisation qui pouvait en être faite, les auteurs antiques restant peu explicites sur ce point. La mise en évidence de cette activité reposant sur la cueillette et à laquelle se sont adonnés pendant plusieurs siècles les occupants de l’établissement apporte de nouveaux éléments de réflexion sur l’économie rurale de l’Antiquité romaine et du haut Moyen-Âge.

Vue du bassin de décantation de l’unité de production orientale. L’analyse du revêtement en mortier de tuileau a permis la mise en évidence d’un marqueur chimique, l’acide palmitoléique, probable révélateur du pressage des fruits de l’argousier (Hippophae rhamnoides L.). Étude : SAS Laboratoire Nicolas Garnier, cf. p 264 – 272, Cliché : Laurent Ben Chaba, Inrap.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Présentation de l’opération

1.1. Motif de l’intervention
1.2. Contexte paysager et archéologique
1.3. Méthodes, conditions d’intervention, équipe et collaborations
1.4. Communication et valorisation

2. Les structures archéologiques

2.1. L’établissement et son évolution
2.2. L’occupation funéraire de l’Antiquité tardive

3. Les mobiliers

3.1. Le mobilier céramique
3.2. Le mobilier de parure
3.3. Le mobilier en verre

4. Synthèse

4.1. Les limites et les apports de l’étude
4.2. L’environnement agraire de l’établissement
4.3. Un accès probable
4.4. Évolution de l’établissement
4.5. Les modes de construction
4.6. Les orientations des constructions
4.7. La récurrence d’un module
4.8. Alimentation
4.9. Les activités de production : viticulture et production inédite

5. Annexes

5.1. Catalogue des sépultures
5.2. Catalogue des objets de parure et accessoires
5.3. Catalogue des monnaies
5.4. Diagrammes stratigraphiques
5.5. Datations radiocarbone des sépultures SP1393, SP1392, SP1402, SP1036
5.6. Analyses biochimiques du contenu des mortiers de bassins

Bibliographie

Liste des illustrations

II. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

THERNOT, Robert, HERNANDEZ, Jérôme, MONTARU, Diana, NAVARRO, Thomas, RAUX, Stéphanie,  RICHARTÉ-MANFREDI, Catherine, RODET-BELARBI, Isabelle, PELLÉ, Richard, GOSLAR, Tomasz, GARNIER, Nicolas. (2022). Évolution d'un établissement rural du IIe siècle au VIe siècle de notre ère : Pertuis, Saint-Roch, rue Léon Arnoux, Vaucluse, Provence-Alpes-Côte d'Azur (Rapport de fouilles, 1 vol.). Nîmes : Inrap Midi-Méditerranée. https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0167004.

Rapports de diagnostic

THERNOT, Robert (dir.), MILLAND, Xavier. (2021). Rue Léon-Arnoux à Pertuis (Vaucluse)(Rapport de diagnostic, 1 vol.). Nîmes : Inrap Midi-Méditerranée. https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0164171.

THERNOT, Robert (dir.), RICHARTÉ, Catherine, BARRA, Catherine, BOURGAREL, Nicolas, GUERIEL, Frédéric, MILLAND, Xavier. (2015). Vaucluse, Pertuis, Rue Léon Arnoux (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Nîmes : Inrap Méditerranée. https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0141224.

Publication citée dans l'introduction

TALLAH, Linda. (2004). Le Luberon et le Pays d’Apt : Carte archéologique de la Gaule 84/2. Paris : Éditions de la Maison des sciences de l'homme. 432 p.

Citations

THERNOT, Robert (dir.), HERNANDEZ, Jérôme, MONTARU, Diana, NAVARRO, Thomas, RAUX, Stéphanie, RICHARTÉ-MANFREDI, Catherine, RODET-BELARBI, Isabelle, PELLÉ, Richard, GOSLAR, Tomasz & GARNIER, Nicolas. (2023). Évolution d’un établissement rural du IIe siècle au VIe siècle de notre ère (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Vaucluse, Pertuis, Saint-Roch, rue Léon Arnoux) : rapport de fouille 2022. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 38). <https://doi.org/10.34692/zrkr-f012>.

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