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De l’âge du Bronze à l’âge du Fer : la formation des entités territoriales gauloises
Dans le cadre de son 20e anniversaire, l'Inrap a organisé le 14 octobre 2022 au Sénat son colloque annuel intitulé « Archéologie et territoires », une approche inédite de la fabrique des territoires locaux et des espaces politiques en France du Néolithique au Moyen Âge.
Colloque « Archéologie et territoires », Sophie Krausz, université Paris 1, Bastien Dubuis, Clément Féliu et François Malrain, Inrap
La plus ancienne mention de territoires que l’on connaît en Gaule est donnée par César qui révèle des noms de peuples et livre certaines indications plus ou moins précises sur leurs limites. Il s’agit des territoires appartenant à une soixantaine de tribus gauloises dont la formation est antérieure à la fin de l’âge du Fer. À quel moment ces entités se sont-elles formées ? Et comment sont-elles parvenues à la configuration que César a pu apprécier ? Ces problématiques sont difficiles à résoudre, car, pour les périodes antérieures à l’époque de César, on ne détient aucune source écrite comparable à celles que nous livre le général romain. Les limites des territoires gaulois décrits par César étaient liées aux connaissances des géographes romains, et il est possible de les restituer avec une certaine précision aujourd’hui.
Des embryons de territoires ont pu se former très tôt, dès la fin du Néolithique et au début de l’âge du Bronze, à des moments où l’apparition des sociétés complexes devient sensible. En défrichant des vallées entières, les premières communautés paysannes avaient sans doute déjà fondé des territoires qu’elles ont dû préserver, défendre et transmettre. Au cours des 2 000 années qui séparent la fin du Néolithique de la fin de l’âge du Fer, la surface de ces territoires a dû fluctuer à de nombreuses reprises, s’agrandissant ou se comprimant au gré de petits et grands conflits, d’échanges de terres ou encore de flux démographiques. Le développement de l’archéologie protohistorique permet aujourd’hui d’approcher les grandes étapes de l’histoire des territoires en se fondant sur les sites qui se sont succédé dans certains secteurs pendant plusieurs millénaires.
L’objectif de cette communication est de montrer comment les protohistoriens français abordent la question du territoire aujourd’hui, à travers l’économie, le politique et les nouvelles méthodes de recherches.