Jean-Paul Jacob, président de l'Inrap, et Odet Vincenti, directeur interrégional Grand Sud-Ouest et Dom, inaugurent, en présence de Denis Labbé, préfet de Guyane, le nouveau centre de recherches archéologiques de Cayenne, mardi 27 septembre 2011.

Dernière modification
19 février 2016

L'archéologie préventive guyanaise débute, en 1991, par le programme de recherche au préalable du barrage hydraulique de Petit-Saut. Liées aux grands aménagements du territoire, les opérations d'archéologie préventive se systématisent alors. Barrages, projets routiers dont un tronçon de la transamazonienne, activités minières, aménagement du territoire urbain ou périurbain : vingt ans de diagnostics et de fouilles ont peu à peu révélé l'histoire lointaine ou récente du département.  

L'archéologie préventive en Guyane 

L'Inrap s'est largement investi dans la recherche sur le passé de la Guyane, celui des populations amérindiennes, bushinguées (noirs marrons), créoles ou européennes, quels que soient les milieux - forestiers, littoraux ou urbains. L'institut a mis en évidence l'extraordinaire densité de l'occupation humaine ancienne : deux sites au km². 90% des sites sont amérindiens. Ces découvertes ont totalement renouvelé la recherche dans les marches septentrionales du bassin amazonien. L'Inrap a ainsi révélé l'ancienneté de l'occupation amérindienne, vieille de 7 200 ans et bouleversé la chronologie préhistorique guyanaise. L'institut a surtout mis en évidence l'impact de l'homme sur l'environnement forestier et démontré l'aménagement très ancien du territoire au travers, par exemple, des « montagnes couronnées » (200 avant notre ère-1600 de notre ère).
Aujourd'hui, l'Inrap participe à deux importants programmes de recherche. Le groupement d'intérêt scientifique Irista, « écosystème forestier amazonien », regroupe 17 instituts et universités implantés en Guyane. L'Inrap porte avec l'Inra le programme opérationnel transdisciplinaire Couac, concernant l'impact de l'homme sur l'environnement guyanais. L'institut contribue à l'expertise scientifique au sein du parc amazonien de Guyane. Enfin des collaborations scientifiques ont été établies avec le Brésil et prochainement le Guyana.

Un bâtiment adapté à l'activité de recherches archéologiques

Le bâtiment du centre de recherches archéologiques, de 520 m2, est spécialement aménagé pour l'activité de l'institut. En plus de bureaux, d'une salle de réunion et de documentation, il comprend deux salles d'étude, une salle de lavage et un espace de tamisage. Un dépôt de 60 m2 est destiné au stockage de l'équipement de chantier. Le centre archéologique de Cayenne accueille une dizaine d'agents. Ceux-ci étudient l'ensemble des données recueillies sur le terrain et le mobilier : céramique, industrie lithique, verrerie, corail, bois gorgés d'eau, etc. En 2010, les équipes de l'Inrap ont réalisé 5 diagnostics (58 hectares) et 3 fouilles (2,25 hectares), dont le site amérindien (IXe-XIIIe siècles) de Rémire-Monjoly, et l'ancienne douane de Cayenne (du XVIIIe siècle à nos jours).
Contact(s) :

Joëlle Sawané
Chargée du développement culturel et de la communication
Inrap, direction interrégionale Grand Sud-Ouest et Dom
06 07 90 66 26
joelle.sawane [at] inrap.fr