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La cité d’Aix-en-Provence, un territoire hérité
Dans le cadre de son 20e anniversaire, l'Inrap a organisé le 14 octobre 2022 au Sénat son colloque annuel intitulé « Archéologie et territoires », une approche inédite de la fabrique des territoires locaux et des espaces politiques en France du Néolithique au Moyen Âge.
Colloque « Archéologie et territoires », Nuria Nin, Direction Archéologie d’Aix-en-Provence
La cité d’Aix-en-Provence est un bon observatoire pour tenter de saisir le lent processus d’assimilation qui a accompagné la période de la conquête de la Gaule par les Romains. Avant-poste militaire créé ex nihilo pour se substituer à la capitale de la confédération salyenne, la ville d’Aquae Sextiae a d’emblée accueilli des populations autochtones, tout en se constituant progressivement comme une agglomération de type romain.
Elle fut le chef-lieu de cité d’un territoire largement hérité de celui du peuple salyen, où se profilent de mieux en mieux les modalités du glissement entre l’organisation territoriale préromaine et celle qui a prévalu durant le Haut-Empire. Sa position géographique lui a par ailleurs conféré une position privilégiée de carrefour, la mettant en réseau entre les grandes cités établies sur le passage de la via Julia Aurelia qui reliait l’Italie à la partie occidentale de la Provincia, mais aussi entre le littoral et le domaine alpin.
L’héritage ne se limite pas à ces temps révolus. Les recherches archéologiques dévoilent, en effet, progressivement combien l’empreinte de la ville romaine, dont l’actuel paysage urbain ne garde quasiment aucun témoignage visible, est toujours présente dans la structure de la ville actuelle, qu’elle a longtemps imperceptiblement conditionnée.