Depuis son arrivée à l’Inrap en 2021, Vanessa Letellier a relancé différentes actions pour favoriser l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, notamment la labellisation « Égalité et Diversité » de l’Inrap sous l’égide du ministère de la Culture. À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, elle a accepté de nous en dire plus et de nous parler de son métier !

Dernière modification
08 mars 2023

Pouvez-vous nous raconter votre parcours professionnel ?

Vanessa Letellier, ingénieure sécurité prévention : Je travaille depuis une vingtaine d’années dans le domaine QHSE (Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement) et RSE (Responsabilité sociétale des entreprises), après avoir obtenu un master en relations publiques de l’environnement et en management des risques QSE à l’université de Cergy-Pontoise. J’ai commencé ma carrière comme responsable QHSE d’un site industriel de stockage et de transformation de déchets dangereux, puis j’ai gardé ces mêmes responsabilités sur un périmètre élargi à la France et à l’Afrique dans un groupe du secteur portuaire. J’ai ensuite intégré une entreprise d’envergure internationale spécialisée dans l’ingénierie pour élargir mes compétences aux questions de sûreté dans les pays sensibles, d’éthique et de diversité. Depuis mai 2021, je suis ingénieure sécurité prévention à l’Inrap, avec un portefeuille de thématiques incluant la RSE. N’ayant jamais travaillé dans la fonction publique et encore moins dans l’archéologie, une activité fascinante qui a piqué ma curiosité, cela m’a encore plus motivée à relever ce challenge ! En effet, accompagner les personnes sur ces domaines et développer une culture de la prévention globale est ce qui donne sens à mon travail.

Vanessa Letellier 2

Quelles sont vos principales missions au quotidien ?

Mes missions sont variées et transverses. Je suis amenée à travailler avec l’ensemble des composantes de l’Institut, directions fonctionnelles et opérationnelles. De façon générale, j’ai toujours accordé une grande importance à me rendre au plus près des agents pour échanger et comprendre les problématiques de leur quotidien. J’anime le réseau des conseillers sécurité prévention, qui intègre aussi plus globalement les assistants de prévention. Mon champ d’intervention est relativement large. Je peux traiter dans la même journée des questions portant sur les sols pollués, les mesures de sobriété énergétique ou encore des problèmes de relations interpersonnelles. En outre, j’apporte ma contribution sur des projets nationaux ou locaux, je participe au dialogue social et je partage les bonnes pratiques sur ces sujets dans des réseaux interministériels. Enfin, je réponds et conseille la gouvernance.    

Rencontrez-vous des difficultés particulières dans l’exercice de votre métier en tant que femme ?

Personnellement, je n’ai pas rencontré de difficultés à l’Inrap, mais ce n’était pas le cas lors de mes précédentes expériences professionnelles. J’ai toujours occupé des postes à responsabilités dans des secteurs à dominante technique et essentiellement masculins. J’ai donc dû apprendre très tôt à me positionner face à mes collègues.

Que ce soit à l’Institut ou ailleurs, je sais que certaines femmes sont confrontées à des situations difficiles au travail, peu importe leur niveau de responsabilité. Ici, il existe une véritable volonté de la part de notre gouvernance de favoriser l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Néanmoins, c’est un travail de fond à mener, qui ne concerne d’ailleurs pas que l’Inrap, mais la société dans son ensemble.

Quelles mesures sont mises en place par l’Inrap pour corriger les inégalités entre les femmes et les hommes ?

Je travaille sur la reprise du projet de labellisation « Égalité et Diversité » de l’Inrap en lien avec le ministère de la Culture. C’est un projet de longue haleine, qui ne s’arrêtera pas à l’obtention du certificat. Avant de se présenter à la labellisation, cela impliquera la constitution de groupes de travail, dont l’objectif comme pour tout autre sujet d’envergure, est de nourrir la prise de décisions de notre direction en matière d’égalité salariale, de formation, de qualité de vie au travail, d’équilibre entre la vie privée et professionnelle, etc.

Les équipements de protection individuelle sont également un enjeu majeur. Nous faisons en sorte d’avoir des chaussures et des vêtements adaptés à la morphologie féminine. Un important travail a été mené il y a plus deux ans maintenant par le réseau de prévention.

Par ailleurs, depuis l’année dernière, nous mettons à disposition des protections périodiques dans les trousses de chantier. Certaines fouilles sont éloignées des commerces, il est donc difficile de tout prévoir, tout le temps. La gestion des menstruations sur les chantiers n’est plus un tabou à présent. Ces dispositifs concrets améliorent le quotidien des femmes et leur permettent de se sentir davantage à leur place au sein de notre structure.

Nous avons encore plusieurs autres axes de travail pour aller vers plus d’égalité professionnelle.

Qu’auriez-vous envie de dire aux femmes qui aimeraient exercer des postes à responsabilité comme le vôtre ?

Foncez ! Tous les postes sont accessibles aux femmes. Nous n’avons pas besoin d’attendre qu’on nous propose quelque chose pour avancer et évoluer professionnellement. Généralement, les femmes ont tendance à prendre moins de risques à cause de stéréotypes inculqués dès notre plus jeune âge. Il est primordial que les femmes se sentent libres d’oser et de candidater aux mêmes types de postes que les hommes, car la compétence n’est pas genrée !

Dans mon travail, face à deux candidats ayant le même diplôme et des compétences équivalentes, je privilégie la candidate afin de contribuer moi aussi à féminiser notre métier et de tendre à une certaine parité au sein du réseau de prévention.