Témoignages néolithiques et protohistoriques à Sauchy-Lestrée, Pas-de-Calais.

Dernière modification
10 mai 2016

La fouille fait suite à un diagnostic menée par Denis Gaillard (Inrap), sur une portion du tracé linéaire intitulée « Zone Diagnostic 8 », à Sauchy-Lestrée, au lieu-dit « Le Mont des Trois Pensées ». La surface de fouille se développe au nord du chemin de Cambrai. Le site est localisé sur le sommet d'un interfluve limoneux, délimité au sud-ouest, à l'ouest et au nord-est par des vallons secs, affluents de l'Agache et de la Sensée.

L'occupation néolithique

Elle se résume à trois fosses dépotoirs contenant une assez grande quantité de mobilier archéologique, au premier rang duquel figurent la céramique et le mobilier lithique en silex et en grès. Ces vestiges sont à rapprocher probablement des occupations détectées un peu plus au sud, sur la commune de Marquion, où plusieurs maisons ont été découvertes lors du diagnostic sur l'importante plate-forme multimodale. Les vestiges récoltés permettent de classer cette découverte dans la période du Néolithique moyen II régional, soit vers le deuxième quart du IVe millénaire avant notre ère.

Des indices ténus du second âge du Fer

Cette période est matérialisée par quelques fosses éparses auxquelles il est difficile d'attribuer une fonction précise. En revanche, quatre sépultures à incinération datées de la fin de la période gauloise ont pu être fouillées. Parmi les offrandes funéraires assez courantes dans la région (vases en terre cuite et quelques outils en fer), il faut signaler la découverte d'un collier déposé au coeur même des ossements incinérés. Cette parure, constituée de onze perles en pâte de verre, révèle des alternances de pâtes translucides ou opaques de teinte verte, jaune ou bleue.
Au fond d'un silo à grain, les restes d'un corps humains ont été observés. Cette découverte entre tout à fait dans les problématiques actuelles traitant des dépôts hors sépulture, et plus particulièrement lorsqu'ils se trouvent dans des structures de stockage de céréales et de fourrage. Certains chercheurs voient là des gestes liés à des sacrifices destinés à honorer les divinités terriennes et ainsi solliciter leurs faveurs pour les récoltes à venir.

Sabine Negroni, Gilles Prilaux (Inrap)