À Limoges, Haute-Vienne, l'agrandissement du musée de l'Évêché a nécessité une fouille préalable aux travaux d'aménagement. Pour des raisons techniques, celle-ci s'est déroulée en deux phases.

Dernière modification
26 mai 2016

La fouille menée en 2004 dans la cour et en avant du musée de l'Évêché, au sein de l'ancien palais épiscopal, à proximité de la cathédrale dans le quartier de la Cité, a apporté de nombreuses informations sur l'occupation de ce secteur au cours des siècles. Cette zone n'avait, jusqu'alors, fait l'objet que de quelques observations archéologiques ponctuelles anciennes. Cependant, la fin du Moyen Âge est mieux appréhendée grâce au bâti encore en élévation dans le quartier de la Cité, tout comme la période moderne est bien renseignée par divers plans anciens.

L'intervention archéologique a permis de repérer dix phases d'occupation distinctes depuis le tout début de notre ère jusqu'à nos jours. Elle montre que cette zone a fait l'objet d'installations et de replis momentanés à diverses périodes.
En résumé, la zone d'intervention de 2004 se situe en limite de la ville créée ex nihilo au tout début de notre ère. La présence d'un fossé creusé au début du Ier siècle permet de mettre en avant l'hypothèse du pomerium de la ville antique.
On s'aperçoit que seules quelques constructions précaires s'implantent dans cette zone, au IIe et IIIe siècle de notre ère.
Le premier édifice doté d'une véritable maçonnerie ne prendra place qu'au début du IVe siècle, date de l'abandon de l'ancien centre de la ville qui se resserre sur le Puy Saint-Etienne. Il pourrait s'agir de thermes publics qui fonctionneront jusqu'au VIe siècle, date à laquelle ils seront abandonnés pour être remplacés par d'autres édifices qui pourraient faire partie du premier palais épiscopal.
Ces édifices seront à leur tour délaissés au IXe ou au Xe siècle ; un large fossé est alors creusé, constituant l'une des enceintes de la cité médiévale. Rien ne permet d'affirmer qu'il soit creusé à l'emplacement du castrum du Bas-Empire. Il sera comblé au XIIIe siècle. C'est à cette période que le quartier semble se réorganiser autour de la place des Chanoines, avec la construction de plusieurs maisons canoniales et surtout d'un important réseau de caves semblant communiquer entre elles.
Ces maisons et caves seront détruites au début du XVIe siècle afin de bâtir, à cet emplacement, le nouveau palais épiscopal de Jean de Langeac. Or, ce dernier ne semble pas terminé et ne fut jamais occupé. Les évêques se sont contentés du vieux palais médiéval construit au XIIIe siècle, contre la cathédrale.
Les murs inachevés semblent tout de même occuper le terrain jusqu'au milieu du XVIIIe siècle ; ils seront alors nivelés pour installer le nouveau palais épiscopal, encore en élévation aujourd'hui et transformé en musée en 1912.
 
Résultats de la campagne de 2006-2007 Si la première phase de fouilles apporte des éléments essentiels à la compréhension de l'organisation et de l'évolution de ce quartier et, au-delà, pour celle de la ville elle-même, les recherches menées dans la seconde phase permettent de les préciser