A Vert-Saint-Denis, Seine-et-Marne

Dernière modification
19 février 2016

Le vaste établissement antique de Saint-Clément, La Bichère

Cette fouille de 3,5 ha a été réalisée à l'occasion de la construction de la ligne de TGV et du noeud autoroutier (A5). Des indices archivistiques laissaient à penser que le site, placé entre les hameaux d'Éprunes et de Pouilly-le-Fort, se situait à l'endroit de « l'Hôtel de la Grange », mentionné en 1250.

La fouille a révélé la présence d'une villa gallo-romaine fondée sur des vestiges protohistoriques sans solution de continuité apparente (Bronze final et âge du Fer). Pourvue d'une pars urbana et d'une pars rustica séparées par le ru de Balory, elle présente de grandes similitudes (durée de l'occupation, activités développées) avec d'autres villae du plateau (Les Fourneaux à Vert-Saint-Denis, Les Jatteaux et La Mare aux Trois Pucelles à Lieusaint...). En revanche, elle fait exception par l'ordonnancement de ses constructions. Un chemin entre dans la cour par un porche, décrit un coude pour desservir les bâtiments résidentiels et rejoint sa trajectoire initiale qui reste à déterminer. En effet, l'étude de carto-interprétation effectuée par S. Robert dans le cadre de la coordination de Sénart démontre que la RN105, un temps considérée comme axe antique et débouché de ce chemin, date en réalité du XVIIIe siècle (on note en revanche l'existence d'un parcellaire de même orientation qu'une route ancienne passant plus à l'est). Les modes et techniques de construction témoignent d'un souci d'ordonnance et d'axonométrie. Dans sa dernière phase antique, elle évolue vers une double enceinte rectangulaire qui enferme 3,5 ha.
Dès le IIIe siècle, de grandes fosses d'extraction de minerai de fer sont creusées à l'intérieur de la cour de la villa . Au IVe siècle, du bronze est fabriqué.
Aux IVe et Ve siècles, de nouveaux pôles sont créés à l'intérieur de la cour sans qu'il soit possible de déterminer si cette extension s'est faite au détriment de l'unité résidentielle. Le site est toujours occupé au haut Moyen Âge, mais cette implantation ne suit pas le schéma et les architectures antiques. Cette nouvelle occupation privilégie l'espace de la pars rustica , tout en débordant au sud de l'enceinte alors remblayée. L'exploitation du minerai de fer se poursuit durant toute l'époque mérovingienne (forge et affinage).