Les partenaires culturels, économiques et scientifiques de l'Inrap se sont réunis ce mercredi 21 mai au musée Guimet, à l'invitation de Dominique Garcia, président de l’Inrap, et de Daniel Guérin, directeur général délégué de l’Inrap. 

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23 mai 2025

La soirée annuelle de l’Inrap a été introduite par un mot de bienvenue de Vincent Billerey, administrateur général du musée national des arts asiatiques – Guimet, dans l’auditorium Jean-François Jarrige, célèbre archéologue de la vallée de l’Indus.
Après ce mot d’accueil, Dominique Garcia a souhaité partager avec les acteurs de l'archéologie préventive venus en nombre à cette soirée un bilan diversifié des douze derniers mois d’activité de l’Institut. Sur le plan opérationnel, avec 1700 diagnostics réalisés en Hexagone et Outremer, pour 80 000 journées de travail, l’Inrap a atteint un niveau d’activité record et est heureux d’avoir pu ainsi faciliter l’aménagement du territoire partout en France, tant en milieu rural, qu’en centre-ville et dans l’espace ultramarin. Ces opérations de diagnostic ont été financées en partie par la subvention qu’accorde l’État, en partie sur les fonds propres de l’établissement, un niveau d’activité qui sera difficile à maintenir dans les années à venir vu les conditions économiques actuelles, a toutefois prévenu le président de l’Inrap.  Néanmoins l’Inrap peut s’enorgueillir des résultats du dernier baromètre aménageurs établi sur une base de 300 professionnels fin 2024 : 95,3% des sondés ayant choisi l’Inrap sont satisfaits de la prestation archéologique globale, 96,8% le recommandent et 98,4% sont satisfaits de la collaboration pendant la phase terrain, soit une hausse significative (+4,3%) depuis le baromètre de 2017. 



Les diagnostics débouchent parfois sur des fouilles archéologiques. L’Inrap en a mené 235 l’année dernière sur toutes les périodes, du Paléolithique à l’Époque contemporaine. Au sein d’un musée qui rassemble, en partie grâce aux efforts des archéologues, la plus grande collection d’art asiatique d’Europe, Dominique Garcia a rappelé que les fouilles préventives produisent des vestiges qui appartiennent à l’État et qui viennent également enrichir les collections publiques des musées régionaux et nationaux. L’activité archéologique n’est pas toujours visible, ainsi des prouesses techniques déployées à Toulouse dans le cadre de l’aménagement des futures stations de métro de la ligne C, ou d’expertises en archéologie forensique, déployées au camp Joffre de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales). Patricia Miralles, ministre déléguée auprès du ministre des Armées chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, avait en effet demandé aux archéologues de l’Inrap de retrouver l’emplacement des tombes de Harkis creusées entre 1962 et 1965.

L’année a été marquée également par la fin des travaux de restauration et de reconstruction de Notre-Dame auxquels l’Inrap est fier d’avoir apporté sa contribution. Saluées par le Président de la République, les interventions de l’Institut ont respecté le calendrier de reconstruction de la cathédrale, ont fait l’objet d’une première exposition remarquée au musée Cluny et ont permis d’engranger des données à exploiter pour les années à venir. L’aventure continue, puisque le Président de la République ouvre un nouveau grand chantier, « Louvre - Nouvelle Renaissance », en vue de rénover le musée du Louvre. Les archéologues de l’Inrap sont déjà à pied d’œuvre pour en savoir plus sur le musée, mais surtout le palais, le château et le quartier médiéval qui l’ont précédé.

Les douze derniers mois ont vu par ailleurs la signature de multiples conventions avec le CNRS, l’AMF, le Maroc, ainsi qu’avec de nombreux aménageurs, collectivités et services territoriaux, institutions culturelles. Sur le plan de la diffusion des connaissances et de la valorisation des opérations d’archéologie préventive, Dominique Garcia a rappelé que 1,5 million de personnes ont été accueillies l’année dernière dans des expositions et des manifestations, partout en France, y compris dans des lieux dépourvus de musée et de centre culturel. L’archéologie anime ainsi l’ensemble du territoire, notamment à l’occasion des Journées européennes de l’archéologie qui se tiendront les 13, 14 et 15 juin prochains partout en France et en Europe.

Enfin, l’année 2025 est aussi celle de l’âge du Bronze, thème de la saison scientifique et culturelle de l’Inrap et de nombreuses expositions en France dont « Les Maîtres du feu » qui ouvrira ses portes le 13 juin 2025 au musée d'Archéologie nationale, en partenariat avec l'Inrap et l'Aprab. Ces vingt dernières années d’archéologie préventive ont permis de renouveler de façon importante les problématiques sur cette période jusque-là relativement méconnue de l’histoire de notre territoire. Situé entre le Néolithique et l'âge du Fer, l'« âge du Bronze » (2300-800 av. J.-C.) est reconnu depuis 150 ans et ce, grâce à quelques sites et dépôts métalliques exceptionnels. Il a fait l'objet d'une véritable renaissance sous les auspices de l'archéologie préventive dont les grands décapages ont révélé partout en France des sites d'habitat, des villages, des nécropoles, des routes... La somme des informations issues de ces fouilles a permis de construire une image complète et tangible de la vie à l'âge du Bronze que l'Inrap avait particulièrement à cœur de présenter aux aménageurs, co-acteurs de ce grand bond dans nos connaissances sur le premier âge des métaux. Libérer du terrain en produisant de la connaissance, concilier l’archéologie et l’aménagement du territoire, tel a été, de manière très avant-gardiste, le but de la loi de 2001 relative à l’archéologie préventive, qui était dès sa naissance une loi de « simplification économique », a rappelé Dominique Garcia.

Cyril Marcigny, archéologue à l'Inrap, a ensuite proposé une conférence intitulée « L’âge du Bronze : un âge d’or européen ». La soirée s'est poursuivie par une présentation de l'Archéochrono « âge du Bronze », l'une des expositions légères et itinérantes produite par l'Inrap et destinée à initier les jeunes publics aux grandes périodes de l'archéologie. Cette Archéochrono conçue grâce au soutien de Demathieu-Bard Initiatives illustre la volonté commune de l'Inrap et des aménageurs de valoriser les résultats des fouilles préventives et de soutenir les événements et les productions culturelles de l'Institut qui en découlent. En apportant leur soutien à ces productions, à des publications comme l'Atlas archéologique de la France (Inrap - Tallandier), soutenu par Constructa, ou à des événements comme les Journées européennes de l'archéologie (200 000 visiteurs en France), soutenues encore récemment par les groupes Bouygues, Promogim, Demathieu-Bard, Quartus et Pichet, les partenaires viennent confirmer et renforcer l'importance du rôle de l'archéologie préventive, en tant qu'acteur de la préservation du patrimoine commun. 

Enfin les invités ont pu découvrir en visite libre les collections Asie du Sud-Est et Inde et l’exposition « Bronzes royaux d’Angkor, un art du divin » illustration des chefs-d’œuvre de statuaire et de métallurgie auquel cet alliage du cuivre et de l'étain a donné naissance au Cambodge. 

Soirée annuelle 2025 9

Visite libre des collections Asie du Sud-Est et Inde du musée national des arts asiatiques – Guimet. Soirée annuelle de l'Inrap, le 21 mai 2025.

© Olivier Panier des Touches/Inrap

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