A Meaux, Seine-et-Marne, un projet de construction immobilière, associé à la création d'une nouvelle rue (entre le 25 rue Saint-Fiacre et le 124 rue de Châage), a entraîné la réalisation d'une fouille archéologique par l'Inrap.

Dernière modification
19 février 2016

Un secteur de la ville romaine du Haut-Empire (Ier-IIIe siècles de notre ère), organisé autour de deux rues perpendiculaires, a été mis en évidence Ce quartier se trouve au nord de la ville antique, capitale du peuple des Meldes. La fouille porte sur une surface de plus de 8 000 m2. Ceci permet d'avoir une large vision de l'occupation, de comprendre les modalités d'urbanisation et de mettre en évidence des zones dépourvues de bâtiments (peut-être des jardins).

 

Les rues

Les deux rues perpendiculaires sont construites avec des graviers et du sable extraits sur place. L'une d'elles, orientée est-ouest et nommée decumanus, et dont la découverte était totalement inattendue, a été dégagée sur une longueur de 80 m. Large de 6 m, elle est dotée d'un caniveau en bois et d'un trottoir. L'autre rue, orientée nord-sud appelée cardo, n'a été repérée que sur une largeur de 11 m. Elle possède les mêmes caractéristiques que la précédente. Ce segment pourrait correspondre au tracé de l'axe principal nord-sud de la cité : le cardo maximus.

L'habitat

Les rues sont bordées par un mur de façade contre lequel viennent se greffer les habitations gallo-romaines. Mais, la plupart de ces habitations ont été démontées et seule leur emprise au sol reste visible. À l'intérieur des maisons, les murs sont recouverts d'enduits peints, les sols sont construits avec les mêmes matériaux que les rues et les foyers aménagés avec des tuiles ou des tessons d'amphore. Certaines habitations sont dotées de cave et de puits.

L'activité artisanale

Une nouvelle fois à Meaux, la fouille a permis de mettre en évidence la présence de forges. Les archéologues repèrent cette activité grâce à la présence de fins éclats de métal, les battitures, occasionnés par le travail du forgeron lorsqu'il bat un objet sur l'enclume. Cette production métallurgique, déjà caractérisée lors de fouilles en 2004 et 2005, semble occuper une place particulière dans l'activité économique de la cité antique. Cependant, on sait que d'autres artisans sont aussi installés dans ce secteur de la ville : des verriers, qui travaillent du verre brut importés du Proche-Orient et aussi des potiers.