Deux premiers sondages ont été effectués en 2003 par le service du Patrimoine de la ville de Fréjus, puis une seconde campagne de dix sondages a été réalisée par l'équipe de l'Inrap.

Dernière modification
10 mai 2016

L'ensemble représente une surface d'environ 160 m2, sur les 7 500 m2 couverts par l'édifice. L'opération s'est déroulée tout en tenant compte de l'utilisation de l'amphithéâtre en tant que lieu de spectacles pendant l'été et de son ouverture à la visite pour le public.

L'architecte en chef des Monuments historiques souhaitait disposer d'éléments permettant de préciser la chronologie et la physionomie de l'édifice, en particulier celle de la façade extérieure qui a entièrement disparu en élévation. Outre ces points, les archéologues qui se sont intéressés à ce monument ont tenté de comprendre certains aspects fonctionnels et architecturaux de l'édifice, sur la base d'observations anciennes et mal documentées. L'intervention menée par l'équipe de l'Inrap prend la suite de l'investigation réalisée par le service du Patrimoine de la ville de Fréjus portant sur les substructures de la cavea sud.

Dans cette seconde série de sondages, l'attention s'est tournée vers la configuration des fondations de la façade extérieure et vers les aménagements de la base du podium et de son contact avec l'arena. Les indices d'un état primitif ont été recherchés. Un édifice de dimensions plus réduites semble avoir existé comme en témoignent des structures maçonnées conservées sur l'axe de la cavea nord et le probable surcreusement de l'arena, attesté par l'arasement des conduits hydrauliques enfouis sous cette dernière. Les fondations de la façade de l'amphithéâtre, dans son état final, s'adaptent à la nature du sol rencontré. Sur le sommet de la colline contre laquelle il est installé, les fondations se limitent à des dés en grand appareil destinés à recevoir les piliers des arcades qui scandent le pourtour de l'édifice et permettent l'accès aux escaliers montant ou descendant vers les divers niveaux de gradins. Du côté est, les fondations sont tantôt ancrées dans le rocher retaillé, tantôt installées sur de puissants massifs de blocage, mais les blocs composant le grand appareil ont tous disparu et ne subsistent que sous forme d'empreintes. La présence des bases de piles d'un arc placé en avant-corps traduit la monumentalisation de l'entrée de l'amphithéâtre vers la ville. Sur le côté nord de cette entrée, la façade aveugle délimite une pièce qui n'a pas révélé sa fonction originelle et qui n'est accessible que par une porte située dans le couloir d'accès principal. Le long du podium, les sondages ont montré la disparition des niveaux archéologiques, terrassés anciennement. Les structures à nouveau mises au jour ont permis de réaliser des observations, des relevés et des descriptions détaillés qui faisaient défaut jusque-là. Si les niveaux en place et le matériel manquent encore en quantité suffisante pour dater la construction de l'édifice, la présence de tranchées de fondation autour de l'entrée orientale et d'une stratigraphie dans la pièce adjacente laisse espérer qu'une prochaine intervention archéologique permettra de préciser la chronologie et certains aspects du fonctionnement de l'amphithéâtre.