Dans le centre de Montpellier, secteur sauvegardé, les ravalements de façade font l’objet d’une surveillance particulière.

Dernière modification
18 octobre 2019

Avant leur restauration et une fois débarrassées de leurs enduits, les façades montrent leurs désordres apparents (fissures, remaniements…). C’est alors qu’intervient l’archéologie du bâti, jouant un rôle de premier plan dans le sauvetage du patrimoine médiéval de la ville. Le diagnostic d’un bâtiment, par son analyse stratigraphique et par la détection des risques, permet à l’Inrap d’être le lien entre le service régional de l’Archéologie et l’architecte des Bâtiments de France dans le cadre de la mise en œuvre des réhabilitations.

Les relevés sont effectués par l’équipe de diagnostic de l’Inrap qui travaille sur l’échafaudage conjointement à l’équipe de restauration (BTP). Les documents produits au 1/20 servent de support de dialogue avec l’architecte ; les relevés au 1/5 et au 1/1 permettent de comprendre l’évolution de ces façades dans un cadre synthétique plus général.

Le bâtiment diagnostiqué comporte deux façades. Les résultats présentés concernent la première façade. Au rez-de-chaussée, le mur en appareil dit de Montpellier (opus monspelliensum), d’alternance 1/3 (un bloc couché, trois blocs mis en carreaux), et les linteaux monolithes aux arcs de décharge clavés ont été endommagés par des ouvertures contemporaines. Les baies géminées (fin XIIIe s.), avec tympan trilobé portant bas-relief, en apparat au premier étage, ont été altérées par l’insertion de fenêtres à meneau et traverse (début XVIe s.). Dans la partie est, la présence d’un escalier à vis extérieur a amoindri les éléments médiévaux de la façade (XVIe s.). Le XVIIIe s. a réduit la portée des ouvertures croisées en condamnant leurs jours et en supprimant leur cadre d’apparat au profit d’ouvertures clavées employant le même appui. Les relevés archéologiques transmis à l’architecte des Bâtiments de France ont permis de comprendre les manques et les fissures de cette élévation dont le rejointoiement et le confortement ont pu s’effectuer au plus près de la compensation des risques détectés par le diagnostic de l’équipe de l’Inrap.