Débutée à la mi-octobre et prescrite par l'Etat, la fouille menée par l'Institut national de recherches archéologiques préventives place Sainte-Anne touche à sa fin. Une équipe d'une dizaine d'archéologues étudiera jusqu'à la mi-décembre le patrimoine archéologique concerné par l'aménagement de la ligne b du métro de Rennes Métropole.

Dernière modification
28 juillet 2016
L'opération a livré des résultats particulièrement intéressants dont un carrefour de rues et un atelier de verrier de l'époque gallo-romaine. Les archéologues mènent également une étude anthropologique sur les vestiges humains du cimetière de l'hôpital, aujourd'hui disparu, édifié en 1340 à l'ouest de la place.
 d'importants vestiges de l'époque gallo-romaine et le cimetière de l'ancien hôpital

Un carrefour de rues antiques

Dans la partie nord de la fouille, les archéologues ont mis au jour un carrefour de rues datant des premiers siècles de notre ère. Les fouilles déjà menées par l'Inrap en amont du centre de la Visitation et du couvent des Jacobins (en 2004 et 2011-2012) avaient permis de dégager les vestiges de l'un des axes de la ville antique. Traversant la cité d'est en ouest, il passait par la place Sainte-Anne. Aussi, les archéologues n'ont pas été surpris d'en dégager les vestiges. En revanche, un axe nord-sud (cardo), jusqu'alors insoupçonné, a été mis au jour. Aux Ier et IIe siècle cette rue était bordée d'une galerie couverte à colonnes, permettant la circulation des piétons. Au IIIe siècle, elle fut remaniée avec l'édification d'un nouveau bâtiment bordant la voie. La fouille place Sainte-Anne apportera le chaînon manquant pour restituer un plan précis de la trame urbaine de Rennes au Haut-Empire.

Un atelier de verrier gallo-romain

Deux fours témoignent de l'existence, entre le milieu du Ier et la fin du IIe siècle de notre ère, d'un atelier de verrier. Si les artisanats du bronze, de l'os, du fer ou de la terre cuite ont déjà été étudiés à Rennes lors de fouilles archéologiques, aucun vestige de l'artisanat du verre n'avait jamais été exhumé jusqu'à présent. En revanche, les archéologues ont déjà rencontré ce type de fours à Cesson-Sévigné, dans le cadre des opérations menées en amont de la construction de l'autoroute A84 en 1997.
Les fours circulaires sont constitués d'une partie basse, la chambre de chauffe, parementée de briques et surmontée d'une partie haute, appelée laboratoire, destinée à la fusion du verre. Les chercheurs ont mis au jour plusieurs fragments de verres qui sont des déchets laissés sur place par l'artisan verrier.
Ce type d'atelier est dit « secondaire », car il servait non pas à l'élaboration du verre, mais au recyclage d'éléments en verre brisés en de nouveaux objets.

Le cimetière de l'hôpital Sainte-Anne

En 1340, l'hôpital Sainte-Anne, aujourd'hui disparu, est édifié dans la partie sud-ouest de l'actuelle place. Un cimetière le côtoie et accueille, pendant toute la durée de l'activité de l'hôpital, les sépultures de ceux qui y décèdent. Ces populations peu aisées sont inhumées simplement, en linceul dans des fosses sans aménagement particulier. Le cimetière sera abandonné au milieu du XVIe siècle.
Une équipe de quatre personnes, dirigée par une anthropologue, étudie les restes osseux, afin de comprendre la gestion du cimetière, les modes d'inhumation, les aires réservées..., et d'appréhender certaines maladies et les pratiques médicales anciennes qui ont pu laisser des stigmates sur les ossements. La fouille menée, de 2012 à 2013, au couvent des Jacobins tout proche, a permis d'étudier tout un pan de la population rennaise à l'Époque moderne, d'un milieu social relativement aisé. La nouvelle étude anthropologique, réalisée place Sainte Anne sur des populations moins favorisées, permettra de compléter les connaissances sur les modes de vie, les types d'activités, les habitudes sociales, les régimes alimentaires et l'état de santé d'une partie de la population de Rennes aux XIVe, XVe et XVIe siècles.
Aménagement : Rennes Métropole
Mandataire : Semtcar
Contrôle scientifique : Service régional de l'Archéologie (Drac Bretagne)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Dominique Pouille, Inrap
Contact(s) :

Mélanie Scellier
Chargée du développement culturel et de la communication
Inrap, direction interrégionale Grand Ouest
02 23 36 00 64 - 06 71 04 59 92
melanie.scellier [at] inrap.fr

Thierry  Courau
Directeur Communication Semtcar
02 99 85 85 86
thierry.courau [at] semtcar.fr


Vincent Le Berre 
Attaché de presse Rennes Métropole
02 99 86 62 75 - 06 80 90 94 99
v.leberre [at] agglo-rennesmetropole.fr