Dans le cadre de la seconde phase de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône, l'Inrap réalise actuellement plusieurs fouilles archéologiques en Côte-d'Or. Celles-ci révèlent déjà plusieurs sites exceptionnels, dont une riche villa antique à Labergement-Foigney. Ces recherches s'inscrivent dans la continuité des opérations archéologiques, réalisées par l'Inrap pour Réseau ferré de France.

Dernière modification
10 mai 2016

De 2004 à 2008, lors de la première phase de la LGV Rhin-Rhône, les archéologues avaient exploré plus de 1 500 hectares.  Seize fouilles avaient alors été menées en Bourgogne et en Franche-Comté, mettant au jour les villae antiques de Jallerange, Burgilles, Thervay, Brans, Chaucenne, Geneuille, et l'exceptionnel moulin médiéval de Thervay, dans le Jura.

5 000 ans d'occupation sur le tracé de la LGV Rhin-Rhône en Bourgogne

5 000 ans d'occupation sur le tracé de la LGV Rhin-Rhône en Bourgogne
Pour cette deuxième phase, 540 hectares ont été diagnostiqués en Côte-d'Or, dans le Territoire de Belfort et dans le Haut-Rhin, en 2010 et 2011. En Bourgogne, ces recherches ont débouché sur plusieurs fouilles prescrites par l'État (DRAC Bourgogne) et dont Réseau ferré de France a confié la responsabilité à l'Inrap.
Couvrant plus de dix hectares et des périodes allant du Néolithique moyen (3 000 avant notre ère) au Moyen-Âge (Xe-XIe siècles), les recherches portent sur des habitats, des aires artisanales et agricoles, et des nécropoles. Les fouilles ont débuté en avril 2012 dans les communes de Genlis, Collonges-les-Premières et Labergement-Foigney. Près de 70 archéologues et spécialistes (céramologues, géoarchéologues, archéozoologues, numismates...) oeuvrent sur le terrain et en laboratoire. Deux nouvelles opérations sont programmées en 2013.

Une importante villa gallo-romaine à Labergement-Foigney

À Labergement-Foigney, une importante villa gallo-romaine est actuellement exhumée. Sur deux hectares, elle se compose d'un bâtiment résidentiel (pars urbana) et d'un édifice à vocation agricole ou artisanale (pars rustica) datés des Ier et IIe siècles de notre ère. L'occupation perdure dans les siècles suivants, sous la forme d'un bâtiment sur poteaux porteurs, dans lesquels sont réemployés des matériaux de construction issus des occupations précédentes.
La découverte la plus étonnante est la tête, probablement casquée, d'une statue du dieu Mars. Il s'agit plus précisément d'un Mars juvénile, réalisé dans une pierre blanche, de taille humaine et dont la facture rappelle l'influence italique. Une inscription mentionnant l'accomplissement d'un voeu a également été découverte.
Le mobilier reflète la richesse des occupants : un dépôt monétaire de plus de 300 pièces vient d'être mis au jour ainsi qu'une importante variété de fibules de belle facture. L'une d'elle, à incrustations d'émail, est très originale et représente un animal aquatique, probablement un dauphin. Des clés de coffret, portées en bague et pendentif,  des boîtes à sceaux  témoignent également de la vie quotidienne des occupants. La vocation agricole de cette villa est par ailleurs attestée par la présence de nombreux outils : serpes, marteaux, compas, hache, ciseaux ou encore une très grande pelle à feu.
Aménagement : Réseau ferré de France
Contrôle scientifique : Service régional de l'archéologie (Drac Bourgogne)
Responsable scientifique : Alexandre Burgevin, Inrap
Contact(s) :

Mahaut Tyrrell
chargée de communication médias
Inrap, pôle partenariats et relations avec les médias
01 40 08 80 24
mahaut.tyrrell [at] inrap.fr

Astrid Chevolet
Chargée de développement culturel et de communication
Inrap, Grand Est sud
06 86 28 61 71
astrid.chevolet [at] inrap.fr