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Aux marges des occupations antiques et médiévales de Mandeure (Doubs)
À Mandeure, sur une emprise de 2530 m2, des recherches archéologiques de l'Inrap ont permis de localiser une zone de transition dans l’organisation et l’évolution urbaine de la ville antique et médiévale.
L’extrémité orientale d’un quartier urbain d’Epomanduodurum
Une fouille réalisée en 2003 sur une parcelle voisine à l’ouest avait révélé la présence d’un quartier d’habitation et d’artisanat datable du Haut-Empire. La fouille de 2022 a mis en évidence la suite de ce quartier, sous forme de radiers de fondations de bâtiments en murs maçonnés et de constructions en matériaux périssables sur solins, accompagnés de quelques silos, celliers en pierres sèches et fosses dépotoirs. L’ensemble de l’occupation couvre une période comprise entre le début du Ier siècle et la fin du IIe siècle de notre ère. L’élément structurant le plus intéressant est la présence d’un long mur en pierre, orienté nord-sud, longé sur son côté Est par un chemin creux, et qui marque une limite physique forte du quartier antique sur sa bordure orientale.
Radiers de fondations et de sols d’un bâtiment antique.
© C. Gaston, Inrap
Mur parcellaire et chemin creux antique.
© C. Gaston, Inrap
Celliers antiques en pierres sèche.
© C. Gaston, Inrap
La bordure ouest d’une occupation médiévale à l’origine du hameau de Courcelles
A l’Est de l’emprise, séparée du quartier antique par une zone non aedificandi de 30 m de largeur, une occupation médiévale, datable du Xe-XIIe siècle, a été mise au jour. Elle prend la forme d’un groupe de bâtiments constitué de deux fonds de cabane, présentant chacun au moins deux états de construction, et d’un grand bâtiment sur poteaux, dessinant un plan régulier d’au moins deux nefs et trois travées, et abritant dans sa partie sud un sol sur radier de pierres calcaires. Cet ensemble marquerait la limite ouest du hameau actuel de Courcelles, dont l’origine médiévale, sans doute liée également à la présence, encore perceptible sur le cadastre, d’un monument public antique disparu (temple ?), serait ainsi confirmée.
Quelques structures isolées de l’époque moderne
Après une longue période de sommeil, l’occupation du secteur ne reprend qu’à partir de la fin du XVIIIe siècle, avec la présence d’un bâtiment d’habitation sur rue, d’un four à pain, d’une fosse de creusement d’un puits resté inachevé, et de quelques lignes de trous de poteaux structurant l’espace ouvert (clôtures).
Plan général schématique de la fouille.
© C. Gaston, M. Lagache, Inrap
Contrôle scientifique : Service Régional de l’archéologie (Drac Bourgogne-Franche-Comté)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Christophe Gaston, Inrap