A Béziers, Hérault, cette opération a été réalisée en préalable à la mise en deux fois deux voies de ce secteur et à la réalisation du carrefour de Pomarède (accès à la ZAC).

Dernière modification
10 mai 2016

La sensibilité de cette zone, les vestiges découverts lors du diagnostic préalable à l’aménagement de la ZAC de la Domitienne (C. Jandot 2000) et les résultats de la surveillance de travaux (C. Jandot 2002) ont motivé la prescription d’une intervention archéologique par le service régional de l’Archéologie auprès de l’Inrap.

En raison de la présence de réseaux souterrains (EDF-GDF, France Télécom, eau) aux extrémités du projet et en accord avec le SRA, l’intervention a été réalisée sur une zone de 150 m de long pour 10 m de large en moyenne.Le diagnostic permet d’attester la présence de la voie domitienne dans cette zone. Les difficultés d’analyse rencontrées subsistent dans la reconnaissance de niveaux tronçonnés en plusieurs points, lus en coupe et reliés stratigraphiquement par transposition mais non fouillés dans le cadre prévisionnel de cette opération. Par ailleurs, l’ensemble des vestiges ordonnés en chronologie relative reste peu daté en raison de la pauvreté du mobilier, mais conserve néanmoins une bonne logique chronologique. Les contextes clairement datés montrent un usage de cet axe routier à l’époque républicaine et au Haut-Empire. On restera étonné de l’absence nette d’éléments chronologiques plus tardifs. Toutefois, il est fort probable que l’étude réalisée ici, en bordure de l’actuelle RD 28, ne concerne que la partie nord d’un faisceau routier plus large. Les travaux qui seront réalisés lors du passage prochain de l’A 75, à quelques centaines de mètres à l’est de notre intervention, devraient permettre d’étudier la largeur complète de cet axe.
Les résultats observés sont les suivants : une surface d’occupation compactée antérieure à la voie ; un chemin creux ou fossé attestant d’un premier transect attribuable à la voie domitienne ; une voie centrale utilisant le vecteur nord comme drain, s’élargissant et se dédoublant au sud, témoignant de travaux d’entretien et de nivellement successifs ; un diverticule final ou divergence ponctuelle supplantés par un dernier fonctionnement noyant les horizons précédents.
Ces données brutes sont utilisables pour l’étude qu’il conviendra de mettre en place dans le cadre de la compréhension générale de ces axes de circulation. Les études fines et stratigraphiques de la voie domitienne restent peu nombreuses à Béziers et dans la région.
Cette intervention tout comme les observations faites aux alentours montrent bien qu’un travail réalisé avec un contexte scientifique plus approfondi et orienté dans une problématique générale pourrait être entrepris sur cette voie dans cette partie de Béziers.