A Parville (Eure), un talus, composé de la terre issue du creusement du fossé, longeait ce dernier à l'intérieur de la parcelle close.

Chronique de site
Dernière modification
10 mai 2016

L'analyse détaillée du remplissage du fossé, en particulier des pollens (palynologie), permettra d'évoquer l'environnement paysager de cet aménagement qui délimite une surface estimée à 8400 m2.
Signe ostentatoire de propriété, l'ampleur du fossé d'enclos témoigne d'un travail collectif et d'une main d'oeuvre abondante.

135 m d'altitude, 380 m de périmètre, large de 3 m et profond de 1,40 m

L'organisation des bâtiments

Au sein de l'enclos alternent des habitations et divers bâtiments liés au fonctionnement agricole. Leur disposition témoigne manifestement d'une organisation spatiale rationnelle : on localise ainsi les bâtiments de type « habitat » essentiellement dans le secteur ouest et des constructions de dimensions plus réduites (annexes agricoles) dans la zone est de l'enclos.
Les édifices étaient composés d'une ossature en bois et de parois en terre dessinant un plan rectangulaire ou carré. Leur étude architecturale repose sur l'observation et la comparaison des trous de poteau c'est-à-dire les creusements servant à la mise en place des poteaux en bois qui soutenaient les murs et la toiture.

Des indices déterminants

Différents vestiges témoignent d'une activité liée à l'agriculture, en particulier ceux permettant la conservation des denrées et leur protection du pourrissement, des rongeurs ou des insectes. Trois modes de stockage ont ainsi été découverts à Parville :
- des silos, de plan circulaire et à profil en forme de cloche, creusés en sous-sol et bouchés hermétiquement qui assuraient une atmosphère confinée aux céréales, mais imposaient un accès unique et définitif,
- des greniers surélevés qui offraient l'avantage d'un accès aisé et répété au produit entreposé,
- des amphores.
L'étude archéologique qui succèdera à la fouille portera sur la complémentarité de ces principes de stockage. L'analyse des graines (carpologie) issues du comblement de ces structures nous renseignera sur les variétés de plantes cultivées.

Vers la romanisation

La fouille a révélé une pérennité de l'occupation pendant la période gallo-romaine jusqu'au IVe siècle de notre ère environ. Les vestiges de cette époque se développent en périphérie et notamment au sud de l'enclos gaulois. Ils se composent de plusieurs bâtiments construits sur des fondations en silex et moellons calcaires contrairement à la période gauloise.
L'ensemble gallo-romain est inscrit dans un réseau fossoyé très vaste qui délimite plusieurs parcelles aux dimensions variables.
La fouille en cours porte notamment sur l'occupation antique et sa fonction. Elle permettra d'analyser la « romanisation » du site et son évolution au cours des siècles grâce à de multiples indices comme les pratiques architecturales ou la présence de nombreux objets gallo-romains (céramique, monnaies, balance...).