A Sainte-Gemme, Marne, lors de la campagne de diagnostic, au lieu-dit Bois de Pésière, une petite occupation attribuable au Néolithique a été mise en évidence.

Dernière modification
10 mai 2016

Ce site se trouve dans le Tardenois, dans une enclave du département de la Marne et dans celui de l'Aisne, à mi-chemin entre Château-Thierry et Reims, à 2,5 km à l'ouest du village de Sainte-Gemme.

La zone fouillée n'est sans doute pas la seule à être préservée dans ce secteur. Cependant, les autres sondages proches n'ont pas permis d'observer d'autres lambeaux d'occupation néolithique. Au total, 1 855 pièces de mobilier lithique ont été découvertes. Certains mètres carrés ont livré jusqu'à 140 pièces, d'autres une seule. Deux types de matières premières sont exploités : le silex et le quartzite. Le reste des éléments récoltés consiste en des débris de meulière chauffée, des fragments de grès et des petits débris de calcaire. On note une très nette dominante des éclats et fragments d'éclats. Aucune lame ou fragment de lame n'a été découvert. Les quelques nucléus et pièces techniques confirment l'idée d'une gestion des blocs dans l'optique de la production d'éclats. La céramique, très rare, est très mal conservée. Seuls neuf tessons ont été mis au jour. Aucun ne dépasse 1 cm de côté. Tous proviennent de céramiques non tournées. Un élément en calcaire perforé a aussi été mis en évidence. Il s'agit d'un petit disque irrégulier de 26 à 28 mm de diamètre et d'une épaisseur de 6 à 7 mm. Sur les deux faces, des stries de polissage plus ou moins rectilignes sont encore visibles. Il pourrait s'agir d'une perle en calcaire du Néolithique ancien au stade d'ébauche avancée. Après mise en forme de l'éclat de calcaire par enlèvement de plusieurs éclats, puis polissage de la tranche et des faces et réalisation de la perforation, il ne restait plus qu'à la terminer par un polissage soigné. L'association des haches polies en silex, des ébauches de haches taillées abandonnées à différents stades de fabrication et d'une perle en calcaire ne plaident pas pour une stricte homogénéité de l'occupation, tant dans sa fonction que dans sa datation. Du point de vue fonctionnel, l'activité humaine attestée par la présence d'ébauches abandonnées à différents stades d'avancement semble être la préparation et le façonnage de pièces bifaciales.