À Lux, en Côte-d’Or, en amont des travaux de construction du gazoduc Val de Saône par GRTgaz, une équipe de l’Inrap a mis au jour une série de monuments funéraires datant de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer. La découverte la plus importante est celle de trois tumulus.

Dernière modification
26 mars 2018

Dans le cadre du développement de son réseau de transport de gaz naturel, GRTgaz a engagé sur le territoire des travaux de grande ampleur qui consistent en la pose d’un nouveau gazoduc, l’artère du Val de Saône, d’un diamètre de 1,20 m et de près de 188 kilomètres de long, entre Étrez (Ain) et Voisines (Haute-Marne), en l’adaptation des interconnexions des sites industriels existants d’Étrez, Palleau (Saône-et-Loire) et Voisines, et dans le renforcement de la compression à Étrez.

En amont de ces travaux, l’Inrap a effectué une fouille archéologique à Lux (Côte-d’Or), sur prescription de l’État (Drac Bourgogne). Le site de Lux a livré des traces d’activité humaine allant du IIIe millénaire avant notre ère pour les plus anciennes au Moyen Âge. La fouille a mis en évidence une occupation plus importante à la fin de l’âge du Bronze et au premier âge du Fer. L’ensemble considérable de tumulus, rare dans la région, fait du chantier de Lux un des sites emblématiques du tracé.

Des tombes monumentales

La fouille archéologique a permis de mettre au jour une série de monuments funéraires datant de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer. La découverte la plus importante est celle de trois tumulus. Composés d’une tombe centrale, ils ont été agrandis au fur et à mesure de leur utilisation entre 1000 et 250 avant notre ère, afin d’accueillir plusieurs défunts. Les archéologues ont également découvert deux monuments ressemblant à des cabanes abritant la crémation d’un seul individu, datant du second âge du Fer.

Une découverte importante pour la région

La mise au jour de ces monuments funéraires est une découverte d’exception, tant par la taille des tumulus que par leur nombre. Le plus grand des trois tumulus mesure en effet 25 m de diamètre. Il est rare de pouvoir fouiller un ensemble de ce type, un seul tumulus étant habituellement mis au jour. Son étude enrichira notre connaissance du traitement des défunts à l’âge des Métaux. Bien que la tombe centrale du plus grand tumulus ait été pillée anciennement, la taille du tumulus et le constant entretien dont il a bénéficié au cours des années montre qu’il était réservé à une certaine élite. Bien que moins imposante, la nécropole pourrait être comparée aux tombes de Vix, puisqu’on y retrouve le même genre d’ensemble, daté de la même période.

Si plusieurs découvertes de tumulus ont été réalisées par le passé, cette découverte est la première depuis de nombreuses années dans la région. Les avancées et les nouvelles techniques de recherches et d’études sur les vestiges archéologiques permettent ainsi d’effectuer des analyses plus poussées. Les études paléoenvironnementales, par le biais de la géomorphologie et de la malacologie, vont notamment nous amener à mieux comprendre l’environnement de la nécropole, sa situation et son intégration dans le paysage.

Aménagement : GRTgaz
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie (Drac Bourgogne-Franche-Comté)
Recherche archéologique : Inrap
Coordinateur scientifique : Régis Labeaune, Inrap
Responsable scientifique : Carole Fossurier, Inrap