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Des ateliers de dinandiers à Verdun du XIII<sup>e</sup> au XV<sup>e</sup> siècle
Dans le cadre d'un projet de construction de logements sociaux à Verdun, « Impasse Couguay », par l'Office Public de l'Habitat de la Meuse, une fouille archéologique a été réalisée de septembre à mi-novembre 2013 sur une surface d'environ 500 m2.
Cette opération a révélé la présence d'une concentration d'ateliers de dinandiers dont l'activité apparaît ininterrompue entre le XIIIe et le XVe siècle. La fouille a également permis de mettre au jour les vestiges de la première enceinte fortifiée de la ville basse de Verdun.
Une position privilégiée
Des ateliers de dinandiers
Le type de production
Les restes de l'activité métallurgique sont essentiellement constitués de creusets, de fragments de moules de fonderie en terre cuite, de chutes de métal en alliage à base de cuivre, ainsi que de morceaux de soles des fours de fusion. Les premiers éléments à l'issue de la fouille témoignent d'un intense travail de mise en forme des métaux tant par fonderie qu'au marteau. Plusieurs dizaines de milliers de fragments de moules permettent d'identifier une production par fonderie quasi exclusive de chaudrons tripodes. S'il est difficile à partir des seules chutes de découpes sur tôle de reconstituer la production par martelage, sans doute faut-il, là aussi, poser l'hypothèse de la fabrication de récipients tels des bassins par exemple.
Les creusets, récipients réfractaires globulaires ou tubulaires, sont de moyen et de petit format. Certains indiquent que l'on pratiquait à Verdun l'élaboration du laiton par cémentation. L'élaboration ou la fusion des alliages à base de cuivre nécessitent des structures de combustion atteignant de hautes températures. Les nombreux fragments de parois de four montrent l'utilisation récurrente de fours fonctionnant à l'aide de la ventilation naturelle.
Ces premières observations obtenues à l'issue de la fouille peuvent être comparées à celles d'autres ateliers médiévaux, et plus particulièrement aux ateliers récemment étudiés de Dinant et Bouvignes, villes situées en Belgique, plus au nord sur la Meuse. Par exemple, les techniques de moulage des chaudrons ou la morphologie des creusets montrent à la fois des points communs et des spécificités verdunoises. Ces comparaisons invitent à s'interroger sur les transferts aussi bien techniques que commerciaux entre ces villes. Si Dinant et Bouvignes posent la question d'une concurrence forte - les deux villes exportant dans toute l'Europe - il n'est pas exclu que les productions très spécialisées de Verdun soient, elles-aussi, destinées à un commerce à longue distance, et qu'elles soient envoyées par exemple vers les grandes foires de Champagne.