La fouille du site du Theil, sur la commune d'Ussel, a débuté le 21 mai 2013.

Chronique de site
Dernière modification
07 juin 2016

Elle a été prescrite par le service régional de l'Archéologie du Limousin, préalablement à la réalisation d'une zone d'activités par la société « L'immobilière européenne des Mousquetaires ». Le décapage, sur environ 1 ha, a révélé la présence de nombreux aménagements maçonnés de la période antique.  Ces découvertes sont conformes aux résultats du diagnostic réalisé par l'Inrap en 2012. 

Des bâtiments antiques sur le site du Theil à Ussel (Corrèze)

Un imposant bâtiment

L'essentiel des découvertes se concentre sur deux secteurs. Un grand bâtiment d'une longueur de 52 m pour une largeur de 15 m est installé sur un espace tabulaire à l'amorce d'une grande pente. Il est posé sur le socle granitique, qui affleure à cet emplacement, par une fondation particulièrement soignée présentant, en moyenne, une largeur de 0,80 m. Le mortier utilisé dans l'élaboration des maçonneries est d'une facture remarquable. Dans l'angle nord-ouest de l'édifice, l'arénisation du granite a nécessité la stabilisation des constructions par l'ancrage des substructions sur près de 1,50 m. Ce sont là les vestiges les mieux conservés, les maçonneries étant très arasées ou dégradées sur le reste de la construction (présence d'une carrière de moellons moderne sur le côté sud du bâtiment). L'aménagement d'un accès a néanmoins pu être détecté sur le côté est. À l'intérieur du bâtiment, des socles de piliers ont pu être reconnus seulement sur la partie nord-occidentale. Il s'agit des restes des supports qui participaient au soutien de la charpente, compte tenu de la taille du bâtiment.
Le mobilier céramique, peu abondant, a été collecté principalement en surface. Il oriente les datations autour d'un large IIIe siècle après J.-C. Il est actuellement prématuré d'établir la fonctionnalité de cet édifice mais un caractère résidentiel semble d'ores et déjà pouvoir être exclu.

Un second bâtiment, à caractère technique

En contrebas de ce grand bâtiment, à une cinquantaine de mètres en direction du sud, plusieurs aménagements ont été mis au jour sur une petite rupture de pente qui correspond à un nouvel affleurement granitique. Une zone de stockage, composée d'un grenier sur poteaux et de quelques petits silos, semble s'organiser en liaison avec une terrasse artificielle aménagée à l'est d'un bâtiment maçonné. Les vestiges de ce dernier sont scellés par des matériaux issus de l'érosion de la pente. La fouille en cours montre  qu'il existe plusieurs états de construction avec un abandon résultant d'un incendie.
Plusieurs petits objets métalliques, principalement des outils, ont pu être retrouvés ainsi que de la céramique. Cette dernière atteste une occupation qui s'étend sur la fin du IIe siècle et le IIIe siècle après J.-C. Il s'agit visiblement d'un bâtiment à caractère technique, certainement lié à une activité agricole. Il possède un foyer, plusieurs fois remanié, ayant pu recevoir une activité de forge (présence de battitures). À l'opposé de celui-ci, une meule en place a été retrouvée dans un angle de la pièce. La nature des vestiges et leur état de conservation permettront d'engager plusieurs études paléoenvironnementales.
Aménagement : SA Immo Mousquetaires
Contrôle scientifique : Service régional de l'Archéologie - Drac Limousin
Responsables scientifiques : Raphaël Gestreau, DRAC Limousin, service régional de l'Archéologie ;
Catherine Roncier, Inrap