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Des stèles funéraires éduennes à Autun
200 stèles funéraires, complètes ou fragmentaires, ont été découvertes à Autun en 2004 lors de la fouille d'une nécropole gallo-romaine. Leur quantité et la présence de nombre d'entre elles dans les fosses d'inhumation, disposées à plat sur les cercueils, confèrent à ce corpus une portée scientifique de premier ordre.
La nécropole s'étend au nord-est de la ville antique à environ 600 m de ses prestigieux remparts. La vocation funéraire du secteur était envisagée depuis le XIXe siècle grâce à la découverte de plusieurs stèles, mais il a fallu attendre un vaste projet immobilier engagé par la ville d'Autun pour que le véritable intérêt du site soit enfin révélé. Utilisée depuis la période augustéenne jusqu'au IIIe siècle de notre ère, la nécropole a livré environ 450 tombes dont des incinérations et une majorité d'inhumations.
Les stèles
Comment ont disparu les stèles des Éduens ?
L'acte rituel : le geste pourrait avoir une portée apotropaïque (qui détourne le danger, qui protège) ou relever d'une superstition (protection en faveur ou à l'encontre de l'âme du défunt).
La réouverture de la tombe : dans ce cas de figure, le dépôt résulterait d'une réutilisation de la tombe. Lors de la réouverture de la fosse, pour inhumer un membre de la même famille, les descendants du défunt auraient fait disparaître la stèle de l'aïeul en la déposant sur le cercueil de l'individu nouvellement enterré.
La stèle comme élément architectural de la tombe : elle constituerait un élément symbolique de couverture, tel le couvercle d'un sarcophage.
Le rejet fortuit : comme dans le cas des structures ayant servi de dépotoirs, nous serions en face d'un processus de rejet. Les stèles auraient été déposées dans les tombes pour des raisons pragmatiques, soit parce que les dépotoirs étaient déjà pleins, soit, par économie d'énergie et de temps, les fossoyeurs auraient trouvé plus aisé de les faire disparaître dans des sépultures implantées à proximité de celles tombées en désuétude.
Les questions sont multiples, les explications sujettes à caution et les interprétations toujours hasardeuses. Il faut maintenant attendre l'émergence d'exemples comparables pour tenter de saisir le véritable sens des faits archéologiques observés.
métal : représentation d'une pince dans la main gauche
Simone Deyts (Université de Bourgogne) : étude iconographique
Yann Le Bohec (Paris IV- Sorbonne) : étude épigraphique