A Orléans, Loiret, une fouille préalable aux travaux de la deuxième ligne de tramway.

Dernière modification
17 mai 2016

La fouille a débuté en novembre 2009 et s'achèvera fin avril 2010.

L'enceinte médiévale : de sa construction...

Pour les VIe-Xe siècles, seules des fosses et des silos révèlent l'existence d'une zone d'habitat. Au XIe siècle, un bourg, le bourg Dunois, apparaît dans les textes. Il est doté d'un point de passage contrôlé en 1296 par un dénommé Renard. C'est en référence à ce patronyme que la porte aménagée dans l'enceinte édifiée entre 1300 et 1330 reçoit le nom de Porte Renard.

L'enceinte est composée d'une courtine de 2,80 m de large qui a été étudiée sur une longueur de 45 m. Au pied du mur s'ouvre un fossé large de 15 m et profond de 7 m. La porte est encadrée de deux tours circulaires. Elle est protégée par un second fossé parallèle au mur d'enceinte. Ce fossé est remplacé, probablement au début du XVe siècle, par un autre, en fer à cheval, qui crée une vaste plateforme devant la porte. L'ensemble ainsi constitué résiste aux assauts des Anglais lors du siège de la ville, notamment en janvier 1429 où les escarmouches se multiplient devant la porte Renard.

... à sa disparition

Après la libération d'Orléans et la fin des troubles de la guerre de Cent Ans, le fossé sert de décharge pour les habitants de la ville. Des restes alimentaires ont ainsi été mis au jour (graines, ossements), mais également de la vaisselle en céramique et des objets en osier et en bois.

La construction, à la fin du XVe siècle, d'une nouvelle fortification, 250 m à l'ouest, entraîne l'abandon de ce système défensif. Les fossés sont définitivement comblés et l'espace ainsi dégagé est vendu en vue de l'édification de maisons. Le mur est partiellement détruit, et parfois englobé dans les nouvelles constructions. La porte elle-même est transformée en habitation.

Sur la fouille, les premiers édifices construits après l'abandon de l'enceinte semblent appartenir au XVIIe siècle. Ils reprennent avec exactitude les limites des anciens fossés, ce qui laisse supposer qu'elles s'insèrent dans la trame parcellaire directement issue du démantèlement de l'enceinte à la fin du XVe siècle.

La ville moderne et contemporaine

Un îlot bâti est créé à partir du XVIe siècle, encadré par les rues du Tabour, de la Hallebarde et de la Vieille Poterie. Il reçoit des édifices généralement installés sur caves comportant parfois une boutique au rez-de-chaussée et surmontée de plusieurs étages d'habitations.

Les constructions sont régulièrement entretenues et mises au goût du jour. Les derniers aménagements observés en fouille correspondent à des décorations de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle (carreaux de ciment, mosaïque).
Au sud-ouest de l'îlot, une place laissée libre depuis le XVe siècle accueille un marché. Une halle y est construite en 1833, remplacée en 1900 par l'Hôtel des Postes, puis en 1963 par la Sécurité sociale.

Le quartier  est très largement affecté par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Dès 1945, les îlots périphériques sont reconstruits, ouvrant au centre une place, l'actuelle place de Gaulle.

L'îlot urbain antique

Les vestiges appartenant à la période gauloise sont en cours d'étude. L'organisation de l'espace est alors différente de celle mise en évidence pour la période gallo-romaine.Au début du Ier siècle après J.-C., un îlot d'habitation est créé, encadré par des rues. L'une, nord-sud, se trouve au débouché de la rue Jeanne d'Arc, sa parallèle se situant à 55 m à l'ouest. Une rue est-ouest se développe au sud de la place. Ce schéma ne connaît que peu de modifications jusqu'au IVe

siècle. À cette date, la ville est se resserre dans une enceinte, laissant notre zone d'étude en dehors des murs.