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Exploitation des données de diagnostic et recherche à l’échelle des territoires : quelques réflexions sur les aspects documentaires et archivistiques. Exemples en région Centre-Val de Loire
Ce deuxième séminaire scientifique et technique s’est tenu à Caen, à l'auditorium du château, les 28 et 29 septembre 2017. Il a été organisé par l'Inrap (David Flotté et Cyril Marcigny) avec le soutien du département du Calvados et de la Mairie de Caen.
De plus en plus de programmes de recherche ambitionnent d’appréhender l’évolution de l’occupation humaine à l’échelle de territoires ou d’ensembles géographiques cohérents. Au même titre que d’autres types de source (archives, données de prospection pédestre ou aérienne, mentions de découvertes, etc.), on constate que les résultats de diagnostic, dans ce cadre, sont amenés à être exploités. Ils le sont d’autant plus désormais que la documentation tend à devenir entièrement numérique et que des outils comme le SIG permettent d’agréger, d’homogénéiser, de traiter et de visualiser les informations de nature et de précision parfois variées. La réflexion scientifique autour de cette documentation doit donc être couplée à celle de sa structuration et de sa conservation, en vue d’une possible réutilisation.
Auteur et intervenante
- Émilie Trébuchet, gestionnaire de documentation, Inrap Tours / UMR 7324 Citères-LAT
Co-auteurs
- Mathias Cunault, assistant d'étude et d'opération, Inrap Tours
- Philippe Salé, ingénieur chargé de recherche, Inrap Tours/ UMR 7324 Citères-LAT
L’opération archéologique constitue à l’Inrap l’entité de base de la documentation scientifique. En région Centre-Val de Loire, cette documentation, issue d’opérations positives ou négatives, ont vocation à être conservées, sans différenciation particulière entre celles échantillonnées du diagnostic et celles exhaustives des fouilles. Son archivage, en grande partie numérique aujourd’hui, se veut uniforme et structuré.
Structuration de la documentation scientifique d’opération.
© Inrap
Il est en relation direct avec le développement de l’outil SIG CAVIAR (Catalogue de visualisation de l’information archéologique) mis en place depuis 2013. Ce dernier témoigne lui aussi de l’intérêt du traitement homogène de l’information, facilité par le numérique. Il rassemble les données géographiques brutes de l’ensemble des opérations sans distinction : emprises prescrites par les SRA, ouvertures réalisées par les archéologues et vestiges archéologiques. Les données nativement numériques deviennent plus accessibles car de mieux en mieux centralisées, structurées et archivées. Celles du diagnostic s’exploitent ainsi de plus en plus aisément et prennent clairement toute leur place dans la recherche.
Extraits de CAVIAR (Catalogue de visualisation de l’information archéologique) : opérations de diagnostic (en noir) et de fouilles (en rouge) à Étrechet (Indre).
© Inrap
Ce sont aussi des ensembles documentaires nouveaux qui se mettent en place autour de l’exploitation des données d’opération, et sur lesquels une réflexion scientifique et archivistique est à mener très vite. On assiste à la mise en place d’une nouvelle « couche » d’information qui peut être assimilée à de micro « cartes archéologiques ». Les programmes de recherche donnent en effet naissance à des dossiers complets, incluant tout type d’opération, sur des ensembles territoriaux : comment les traiter et les conserver ? Comment continuer à les alimenter au fur et à mesure des nouvelles découvertes, une fois le programme achevé ? Comment intégrer les informations acquises lors de ces programmes dans des outils plus globaux et en vue de la poursuite à long terme de la recherche ? Doivent-ils par exemple intégrer CAVIAR ? Comment, enfin, partager cette information nouvelle avec les SRA pour construire une recherche à venir sur des ensembles plus vastes encore ?
Autant de questions qui sont à mener autour des réflexions purement scientifiques de ce séminaire sur les données de diagnostics.