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Fouille du cimetière de La Ciotat : 1581-1831
A l'occasion de la construction d'un immeuble de logements sociaux et d'une place bordée d'une rue piétonne, les archéologues de l'Inrap fouillent le cimetière paroissial de La Ciotat. Cette fouille concerne 2 000 m² situés dans le centre historique de la ville, une zone archéologiquement sensible pour l'époque moderne (1492-1789).
La Ciotat n'était durant l'époque médiévale qu'une petite bourgade de pêcheurs d'à peine deux cents âmes, blottie autour de l'église paroissiale. Dans le courant du XVIe siècle, une formidable expansion, à la fois économique et humaine, est marquée par l'implantation de nombreuses familles italiennes originaires de Gênes.
L'explosion démographique d'une bourgade de pêcheurs
Plus d'un millier de tombes
Pouvoir explorer par l'archéologie la totalité d'un cimetière paroissial d'époque moderne bien conservé constitue une première. En effet, hormis quelques cimetières de crise ou de catastrophe, liés par exemple à des épisodes de peste, aucun cimetière complet n'a été exhumé en Provence.
Alors même que la problématique de la mort durant l'époque moderne a été largement traitée par les historiens, les archéologues et anthropologues investissent ce champ de la recherche au travers de méthodes qui leur sont propres (paléodémographie, paléopathologie, anthropologie funéraire...).
Explorer les pratiques funéraires
L'extrême imbrication des tombes dans les cimetières urbains de cette période, due à une équation complexe - contenir un maximum d'individus dans un minimum de place -, met ici en évidence quantité de gestes qui renseignent sur la façon dont les vivants géraient leurs morts.
Archives écrites et « archives du sol »
La conservation des registres paroissiaux depuis 1575 permet la comparaison entre archives écrites et archives du sol. Les registres montrent l'évolution de la composition sociale de la population inhumée dans ce cimetière : tout d'abord, les plus pauvres, les bourgeois et notables préférant se faire enterrer dans les édifices religieux. Au XVIIIe siècle, avec l'émergence du mouvement hygiéniste l'inhumation en cimetière devient la règle. L'archéologie confirmera-t-elle ou non cette évolution et permettra-t-elle d'en affiner la datation ?
Mahaut Tyrrell
chargée de communication médias
Inrap, pôle partenariats et relations avec les médias
01 40 08 80 24 - mahaut.tyrrell [at] inrap.fr
Catherine Dureuil
chargée du développement culturel et de la communication
Inrap Méditerranée
06 87 01 62 86 - catherine.dureuil [at] inrap.fr