L’apport de l’approche diachronique des risques dans l’étude du peuplement et de la dynamique d’occupation du littoral médocain : résultats du projet Litaq et perspectives.

L’approche de la dynamique d’occupation du littoral médocain aux époques protohistoriques par les paléo-risques complète l’approche paléoenvironnementale par l’analyse des séquences sédimentaires et des vestiges archéologiques en mettant l’accent sur la sensibilité et la résilience plus ou moins grandes des milieux naturels et des sociétés aux changements environnementaux passés. Les signes matériels attestant d’une reprise de l’activité du sel et d’une réocccupation de la péninsule médocaine durant la période du premier Âge du Fer (VIIIe-VIe s. av. J.-C.) caractérisée par une forte instabilité morphodynamique ont permis de mettre en évidence la capacité d’adaptation des populations côtières aux effets induits d’une dégradation climatique. L’approche diachronique des risques côtiers confirme ainsi le passage progressif au long de l’Holocène des sociétés littorales d’un statut passif à une dynamique marquée par des réponses innovantes aux contraintes du milieu. Elle invite aussi à une interprétation des changements environnementaux passés et actuels à l’aune, non seulement de l’ampleur croissante des pertes en conséquence des perturbations (sensibilité) mais également de la tendance des systèmes territoriaux côtiers à retourner ou non sur la longue durée à une position d’équilibre après une perturbation (résilience). La culture du risque naturel en Aquitaine a ainsi beaucoup à gagner à se connecter à un patrimoine archéologique riche mais menacé par le recul et la gestion du trait de côte.

Bibliographie :