L’Inrap vient de signer deux nouvelles conventions de partenariat avec la Ville de Saint-Pierre en Martinique et la Ville de Kourou en Guyane. Ces deux partenariats ont notamment pour objectif de valoriser les recherches et le patrimoine archéologiques de ces territoires auprès de leurs publics locaux.

Dernière modification
27 janvier 2020

La multiplication des recherches archéologiques préventives liées aux projets d’aménagement a favorisé, ces 25 dernières années, le développement spectaculaire de l’archéologie ultramarine. En Martinique et en Guyane, les fouilles menées par l’Inrap sont en progression régulière depuis la création des services régionaux de l’Archéologie (1987-1990). Elles ont permis de structurer localement des équipes d’archéologues qui se sont adaptées aux spécificités et aux enjeux singuliers de la recherche archéologique dans ces territoires. Les archives du sol ont apporté des informations sans équivalent sur les dynamiques de peuplement et les conditions de vie des habitants de ces territoires avant et depuis les premiers contacts avec les Européens (archéologie urbaine, migrations, esclavage). Elles viennent répondre aux interrogations des habitants de ces territoires et expliquent le succès que rencontrent au niveau local et national les actions de valorisation menées par l’Institut.

Saint-Pierre : un potentiel archéologique remarquable

Mardi 21 janvier 2020, Christian Rapha, maire de Saint-Pierre, et Dominique Garcia, président de l’Inrap, en présence de Daniel Guérin, directeur général de l’Inrap, ont signé un accord cadre de partenariat affirmant leur volonté de mener conjointement des opérations à caractère culturel et scientifique en matière d'archéologie. Entièrement détruite par l’éruption de la Montagne Pelée, le 8 mai 1902, la ville s’est progressivement reconstruite à partir des années 1930, mais son sous-sol est resté intact et il offre aujourd’hui un potentiel archéologique remarquable pour le développement culturel cette petite « Pompéi », classée ​Ville d'art et d'histoire en 1990. Saint-Pierre a fait l'objet de nombreuses campagnes de fouilles de l’Inrap, à l'occasion notamment des aménagements portuaires du quartier du Mouillage et d'aménagements du quartier du Fort, Allée Pécoulrue d’Orléans et rue Castelneau. Dans le cadre de ces recherches, l’Inrap s’est vu notamment confier la réalisation du Nouvel atlas archéologique de Saint-Pierre (Naasp) soutenu par le service régional de l’archéologie de Martinique et l’université des Antilles. 
Le partenariat vise à renforcer ces liens existants et à étendre la collaboration de l'Institut et de la Ville de Saint-Pierre à de nouvelles actions de valorisation : coproduction de colloques et de conférences scientifiques ou grand public, coproductions audiovisuelles, coédition d’ouvrages ou coproduction d’expositions, sensibilisation du personnel de la Ville à l’archéologie préventive, visites commentées de sites de fouilles, manifestations spécifiques programmées lors des Journées européennes de l’archéologie (JEA) ou des Journées européennes du Patrimoine (JEP), actions communes vers le jeune public dans le cadre de l’éducation artistique et culturelle.

Autour du Centre d’Archéologie Amérindienne de Kourou

Mercredi 22 janvier, François Ringuet, maire de la Ville de Kourou et Dominique Garcia, président de l’Inrap, en présence de Daniel Guérin, directeur général de l’Inrap, ont signé un accord cadre de partenariat affirmant leur volonté de contribuer à la sauvegarde par l’étude et à la valorisation auprès des publics concernés du patrimoine archéologique de la région, révélé notamment dans le cadre d’opérations réalisées par l’Inrap. Quels que soient les milieux - forestiers, littoraux ou urbains - , l'Inrap s'est largement investi dans la recherche sur le passé de la Guyane, vieux de 7200 ans, et sur les dynamiques de ses populations amérindiennes, bushinguées (noirs marrons), créoles ou européennes. Les opérations archéologiques préventives se sont intensifiées à l'échelle de l'ensemble du territoire guyanais depuis le lancement en 2017 de grands projets d’aménagement dans le cadre de l’Opération d’intérêt national (OIN).
Parmi ces différentes recherches, les opérations de diagnostic et de fouilles menées par l'Inrap dans des carrières de sable, à l’intérieur des installations du Centre spatial guyanais de Kourou (construction du pas de tir du futur lanceur Ariane 6), sont à l'origine d'importantes découvertes sur le patrimoine précolombien et amérindien. Forts des liens qu'ils ont déjà scellés, l'Inrap et la Ville de Kourou ont souhaité se rapprocher autour du nouveau Centre d’Archéologie Amérindienne de Kourou en vue de mettre en place des activités pédagogiques et de sensibiliser la population guyanaise à ce patrimoine historique. Cet espace muséographique et pédagogique a notamment pour but la protection du site des roches gravées, la sensibilisation de la population locale au patrimoine amérindien et plus particulièrement à l’art rupestre, la restitution au public des résultats scientifiques des travaux de fouille sur le territoire guyanais. Destiné à accueillir le grand public (touristes, locaux), il fait également le lien avec le public scolaire.​ L'Institut et la Ville pourront notamment s'associer pour co-concevoir et coproduire des expositions permanentes ou temporaires, des documentaires et des supports multimédias, co-organiser des manifestations telles que des colloques et des tables rondes, participer à des manifestations nationales (JEA et JEP) et mener des actions en direction du jeune public guyanais.

Contact(s) :

Eddie Aït
Délégué aux relations institutionnelles et au mécénat
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