A Beausite, Meuse, les sondages archéologiques effectués par T. Klag/Inrap fin 2000 sur le lot 31 du TGV ont révélé la présence de vestiges disséminés sur 750 m de long.

Chronique de site
Dernière modification
10 mai 2016

Un diagnostic approfondi a été réalisé à 1'automne 2001 afin d'en préciser la nature et la densité. Un décapage extensif puis une fouille ont ensuite été programmés sur les 750 m de long et les 40 m large de la section courante. Certains travaux prévus sur les bandes latérales (bassin de rétention, chemin...) menaçant les vestiges archéologiques, plusieurs décapages ponctuels ont également été opérés portant la superficie totale étudiée à près de 4 ha. En revanche, deux secteurs densément occupés ont fait l'objet de mesures conservatoires. La campagne de fouille s'est achevée le 12 août 2002.

Le gisement se situe au fond d'un petit vallon, où coule le ruisseau des Deuxnouds aujourd'hui canalisé. Les vestiges archéologiques ont été identifiés de part et d'autre de ce ruisseau et se développent largement sur le versant nord. La présence d'une dépression ayant constitué une zone humide, vraisemblablement après la Protohistoire, marque le paysage et dicte indiscutablement le choix des implantations humaines. Outre quelques artefacts lithiques du Paléolithique et du Néolithique trouvés isolément, l'occupation la plus ancienne remonte à la Protohistoire. Si du mobilier du Bronze final est piégé à la base de certains thalwegs et une fosse hallstattienne a clairement été identifiée, l'essentiel des vestiges se rattache néanmoins à des habitats laténiens. Ils se caractérisent par la présence de grands bâtiments à porche, associés à des bâtiments de taille plus modeste construits sur 4 ou 6 poteaux principalement. Un enclos palissadé quadrangulaire délimitant une aire de 1 300 m2 renferme quant à lui une série d'édifices dont l'architecture peu typée n'autorise pour l'instant aucune datation précise (dans l'un, une poutre calcinée partiellement conservée permettra peut-être une date dendrochronologique). Vu sa petite taille, il semble hasardeux d'assimiler cet ensemble à une ferme indigène laténienne. D'autres hypothèses telle une datation plus ancienne (Bronze final ?) ou une fonction différente (parc à bestiaux à proximité des maisons ?) devront être envisagées. La période gallo-romaine est attestée par quelques fosses ou vestiges épars, mais en apprécier l'habitat se révèle difficile. Il en est différemment des implantations du haut Moyen Âge. Localisées sur un secteur relativement restreint, elles sont caractérisées par de nombreux bâtiments et fosses. L'un, reconstruit trois fois au même endroit, présente une architecture particulière. Il s'agit d'une construction sur poteaux à deux nefs d'environ 8 à 9 m de long, se terminant par une abside matérialisée au sol par une sablière basse. L'absence de fonds de cabanes est ici à souligner. Enfin, il est encore prématuré d'assigner à l'une ou l'autre de ces phases les nombreuses palissades reconnues sur l'ensemble du gisement.