L'Inrap fouille une nécropole à proximité de l’église paléochrétienne de Saint-Pierre-l’Estrier. La diversité de sépultures, dont des cercueils en plomb rares dans cette zone, vient enrichir la connaissance des pratiques funéraires paléochrétiennes, à la charnière de l’Antiquité et du Moyen Âge.

Dernière modification
13 novembre 2020

Une équipe d’archéologues de l’Inrap mène actuellement une fouille à Autun –l’antique Augustodunum – sur prescription de l’État (Drac Bourgogne-Franche-Comté), en collaboration avec le Service archéologique de la ville d’Autun. La fouille porte sur une nécropole située à proximité de l’église paléochrétienne de Saint-Pierre-l’Estrier. 

Une importante nécropole

En usage du milieu du IIIe siècle jusqu’au Ve siècle, cette nécropole est restée longtemps dans les mémoires car plusieurs mausolées étaient encore visibles au XVIIIe siècle. Certains de ces imposants monuments funéraires contenaient des sarcophages de marbre. L’un d’entre eux aurait abrité la dépouille d’Amator, parfois cité comme le premier évêque d’Autun. Un premier mausolée, tombeau fondateur de l’église Saint-Pierre, était bâti sur une villa gallo-romaine et aurait abrité la dépouille d’une personnalité localement vénérée. La nécropole accueillait les sépultures chrétiennes parmi les plus anciennes de la moitié nord de la Gaule : en provient l’une des premières mentions du Christ en Gaule, l’inscription de Pektorios, datée du IVe siècle.


Des sépultures diverses

La fouille livre aujourd’hui près de 150 inhumations. Certains individus sont enterrés dans des sarcophages en grès tandis que d’autres sont placés dans des cercueils. Ceux-ci sont généralement en bois ou en plomb. Quelques défunts sont enterrés dans des coffrages de tuiles qui rappellent les pratiques funéraires du Haut Empire. Peu d’objets sont associés aux défunts dans les sépultures, un fait conforme aux pratiques funéraires de l’Antiquité tardive. Les archéologues ont également retrouvé les traces de six mausolées et d’un édifice en bois.

Des cercueils de plomb

Les cercueils de plomb sont rares dans la moitié nord de la France. Autun en est l’un des gisements les plus importants, avec une quarantaine d’exemplaires connus, dont huit issus de la fouille en cours. Ils sont généralement anépigraphes et sans décors. Cependant, quelques-uns portent des signes cruciformes difficiles à interpréter. Placé dans un sarcophage de pierre, l’un d’entre eux semble hermétique depuis plus de 1500 ans. Son ouverture est programmée à l’issue de la fouille et pourrait révéler un individu bien conservé, avec peut-être ses vêtements et d’autres éléments rares ou fugaces l’accompagnant dans l’au-delà.



Aménagement : Privé
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Bourgogne - France-Comté)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Carole Fossurier, Inrap