Vous êtes ici
La Seine source d'histoire : les sites de Marnay et Pont-sur-Seine (Aube)
Préalablement à l'implantation d'une future usine de bioéthanol smbe, sur une parcelle de 47 ha, des sondages archéologiques ont été réalisés au cours de l'été 2006. De nombreuses occupations humaines, allant du Néolithique ancien au Moyen Âge, ont été repérées. Au vu de ces résultats, une fouille extensive sur plus de 12 ha. a été confiées à une équipe de l'Inrap entre février et septembre 2007.
Les vestiges les plus anciens datent du Néolithique (5000 avant notre ère). Ils se composent de structures d'habitat (bâtiments, fosses d'extraction, silo, etc.) et probablement d'une sépulture. L'élément le plus significatif est une grande maison de la culture dite rubanée. Les traces des poteaux en bois plantés dans le sol permettent d'en dresser le plan et de savoir qu'elles mesuraient respectivement de 25 m de long et 8 m de large. Des fosses latérales servaient de zone d'extraction des sédiments pour la réalisation du torchis. Ces fosses, comblées par des rejets de silex ou de céramiques, permettent aux chercheurs de dater ces découvertes et de connaître un peu mieux la vie de ces premiers agriculteurs sédentaires.
Un hameau néolithique et une nécropole de l'âge du Bronze
Cette nécropole de l'âge du Bronze final est composée de sept enclos funéraires circulaires. Seule la trace du fossé qui servait à l'extraction de la terre pour constituer le tumulus (monticule de terre recouvrant une sépulture) est encore visible. En effet, en raison notamment de l'érosion des sols, aucune sépulture n'a pu être préservée.
Six sépultures et trois incinérations, sans matériel associé, postérieures à l'âge du Bronze, situées hors enclos et pour certaines isolées, ont été mises au jour dans cette zone ; mais seule une datation par carbone 14 permettra de les dater précisément.
Une petite ferme de l'âge du Fer
Une voie romaine jusqu'alors inconnue
Un mausolée funéraire gallo-romain
Une nécropole du haut Moyen Âge
L'étude de ces inhumations permet de mieux comprendre les pratiques funéraires du haut Moyen Âge : présence ou non de cercueil, de coffrage en bois ou pierres ou encore de linceul. Les objets retrouvés correspondent à la phase la plus ancienne (VIe siècle de notre ère) : boucles de ceinture en fer décorées d'argent, fibules en bronze, scramasaxes (poignard à un seul tranchant) en fer, céramiques. Ils attestent que les défunts étaient inhumés avec vêtements et accessoires. Aux siècles suivants, leur disparition peut être mise en lien avec la christianisation progressive des populations.
Après la fouille, le travail des anthropologues en laboratoire sur le sexe, l'âge, l'état sanitaire, les pathologies des défunts offrira un vaste champ d'étude de ces populations anciennes. Cette nécropole est sans doute en relation avec l'habitat médiéval (Xe-XIIe siècles de notre ère) découvert à quelques centaines de mètres au nord.
Un habitat du Moyen Âge (X-XIe siècles)
Le mobilier est abondant : céramique, dont de nombreux tessons présentant des décors, objets en fer (couteaux, pointes de flèches...) et quelques éléments de tabletterie dont un pion d'échec. Il s'agit probablement d'une occupation à vocation agricole appartenant à des individus d'un statut social relativement élevé.