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La villa gallo-romaine de Maubec à Montélimar
Cette villa s’inscrit dans un ensemble de domaines agricoles similaires qui émaillent le paysage et qui ravitaillent probablement le bourg déjà existant de Montélimar.
En amont de la construction du lotissement « Les Terrasses de Maubec » par PRODEVAR, filiale de GGL Groupe, les archéologues de l’Inrap fouillent, jusqu’au 22 juillet, une emprise de 5 000 m2. Réalisée sur prescription de l’État (Drac Auvergne Rhône-Alpes), cette opération porte sur l’étude d’une villa construite à flanc de coteaux aux IIe-IIIe siècles de notre ère.
Ce domaine agricole gallo-romain s’inscrit dans un ensemble d’établissements similaires qui émaillent le paysage et qui, probablement, ravitaillent le bourg, déjà existant, de Montélimar.
La villa
Ce vaste domaine agricole, de forme rectangulaire d’environ 2 750 m2, est composé de plusieurs corps de bâtiments et d’une cour. Certains bâtiments sont destinés à des activités agricoles, d’autres à l’habitat. Une galerie couverte, ou portique, sépare les bâtiments de la cour. Cette dernière est dotée d’un bassin. Un mur de clôture la délimite au sud et à l’ouest.
Une activité viticole ?
L’aile est de la villa (un corps de bâtiment de 50 m de long sur 10 de large) est dédiée à l’activité agricole : c’est la pars rustica. À l’intérieur de cet espace, les archéologues ont dégagé un sol recouvert de mortier de tuileau, un revêtement hydrofuge. Il est conservé sur environ 55 m2.
Autour de ce sol sont disposées trois cuves dont les parois et les fonds sont également enduits de mortier de tuileau. Deux des cuves sont rectangulaires (2,8 m sur 1,40 m), la troisième est un carré de 4 m de côté. Cet ensemble évoque un espace consacré à la viticulture (fouloir, pressoir, cuves…).
Une pars urbana modeste
L’espace résidentiel, la pars urbana, occupe l’aile nord de la villa. On y accède par une galerie couverte. Contrairement à d’autres, la villa de Maubec comporte peu d’aménagements luxueux. Ici, pas de mosaïque, de marbre, d’hypocauste… Les pièces ont des sols en béton. Le revêtement de surface de l’un d’eux contient des fragments de pierres grises et blanches et de terre cuite rouge.
Les murs sont couverts d’enduits peints blancs et rouges. Sur le mur de l’une des deux pièces, situées près de l’espace viticole, l’enduit encore en place présente tout de même des décors (liserés de couleur rouge et noir).
Un bassin d’agrément dans la cour
La cour intérieure couvre plus de la moitié de la surface de la villa et en occupe la partie centrale et les bords sud et ouest. À proximité de l’entrée se trouve un bassin d’agrément rectangulaire d’environ 54 m2 avec une sorte de niche intégrée (s’agit-il d’une exèdre ?). Les parements internes du bassin sont recouverts de béton de tuileau mais son sol n’est pas conservé.
Une construction de qualité
Les murs de cette villa présentent une belle qualité de construction et la plupart sont recouverts d’enduit. Le mur oriental est conservé sur plus d’un mètre de hauteur et montre un appareillage régulier en moellons de calcaire taillés et une fondation large entièrement construite en galets. À l’extérieur, ce mur est doté d’une série de contreforts qui servent vraisemblablement à soutenir la charge de la toiture.
Cette fouille a accueilli des élèves des collèges Chamontin du Teil et Debussy de Romans-sur-Isère ainsi que des résidents du foyer de vie « les Oliviers », établissement de l’Adapei de la Drôme à Montélimar, dans le cadre de projets en éducation artistique et culturelle menés par l'Inrap.
Fût de colonne de portique
© Jean-Marc Lurol, Inrap
Sols en béton des pièces d'habitat, coté bassins (viticoles ?)
© Jean-Marc Lurol, Inrap
Un des bassins de l'espace agricole
© Mélissa Flandrin, Inrap
Vue d’ensemble de la partie résidentielle (pars urbana), en particulier les sols en béton
© Jean-Marc Lurol, Inrap
Le bassin d’agrément dans la cour intérieure
© Jean-Marc Lurol, Inrap
Visite des résidents du foyer de vie « les Oliviers » de Montélimar.
© Christel Fraisse, Inrap