Avant la restauration du château de Beynes, l’État (Drac Île-de-France) a prescrit une fouille préventive menée par l’Inrap en 2014. L’objectif de la fouille visait à identifier les différentes phases de construction et d’occupation du château afin d’en reconstituer l’évolution.

Dernière modification
18 octobre 2017

Au Moyen Âge, l’emplacement du château en fond de vallée en fait une place forte contrôlant la Mauldre, cours d’eau s’étendant sur 30 km entre Paris et la Normandie.
La fouille s’est concentrée sur trois points : le ravelin, le château (porterie ouest, allée pavée et donjon) et la contrescarpe (talus extérieur du fossé). Chacun de ces secteurs géographiques a une importance majeure dans la compréhension de l’évolution du château et du tissu urbain qui s’y rattache. Le château de Beynes n’a cessé d’être aménagé en fonction de la conjoncture de son époque et des évolutions de la société. 

Une forteresse militaire puis une résidence d’agrément

Entre le XIIe et le XVIe siècle, le château subit d’importants aménagements : d’abord forteresse militaire, il est transformé en résidence royale et présente une évolution architecturale et morphologique en phase avec son temps.
En 2010, le diagnostic archéologique a révélé, dans les douves, deux tours semi-circulaires inclues dans un mur d’enceinte. Par ailleurs, l’étude du sol a permis de conclure à un fonctionnement de douves en eaux. La datation fournie par quelques tessons de céramique indique un abandon de ces structures fortifiées au XVe siècle.
En 2014, les fouilles archéologiques menées dans le ravelin ont mis au jour la première enceinte du château ainsi que les maisons de l’ancienne basse-cour adossées à ce mur. Il s’agit de la première occupation avant l’agrandissement de la fortification et l’installation du ravelin au XVe siècle.
La fouille du mur de la contrescarpe a confirmé l’aménagement d’un accès menant du sommet aux douves au XVe siècle. L’assise d’une des anciennes tourelles a été dégagée, elles faisaient face aux tourelles du ravelin et encadraient un pont aujourd’hui disparu.Des vestiges de murs d’habitation témoignent de la présence du bourg médiéval qui se développait vers le nord-ouest.

Matériaux et mobilier

La fouille a permis d’étudier le bâti et les matériaux employés pour la construction du château. Tous les parements ont été construits en calcaire, le bourrage interne des murs est composé de calcaire et de silex.
Des récipients en céramique à pâte fine et dense datés entre la fin du XIIe et le XIVe siècle, notamment de nombreux pichets, attestent le caractère privilégié des lieux et la proximité d’espaces de vie et de service. Des carreaux de terre cuite vert et jaune, au sol et sur les murs, soulignent un choix décoratif original. Enfin, quelques objets métalliques sont en lien, principalement, avec la construction : éléments d’huisserie, de fixation et poinçon.

Aménagement : Commune de Beynes
Recherches archéologiques : Inrap
Prescription et contrôle scientifique : Drac Île-de-France, service régional de l’Archéologie
Responsable scientifique : Ludovic Decock, Inrap