Une occupation de la fin du Néolithique à Aubigny, Somme.

Dernière modification
10 mai 2016

La fouille conduite sur le lieu-dit du Chemin croisé, sur la commune d'Aubigny, s'est déroulée sur deux jours, avec pour but, au départ, de vérifier l'extension d'installations agricoles associées à une villa gallo-romaine, connue grâce à des prospections aériennes et pédestres. Le site, localisé en périphérie d'un méandre de la Somme et en léger surplomb de la plaine alluviale actuelle, est marqué par des dépressions de dimensions variables à peine perceptibles. C'est dans l'une d'elles qu'ont finalement été découverts des vestiges témoignant d'une occupation domestique du Néolithique final (2400-2100 avant notre ère).

Un mobilier en terre cuite

Les vestiges récoltés par les archéologues proviennent de creusements dont la fonction reste indéterminée. Il s'agit essentiellement d'objets en terre cuite assez peu fragmentés, correspondant à une fusaïole, huit vases en pâte fine et une cinquantaine de vases en pâte grossière. Ces rejets domestiques témoignent de l'existence d'un habitat à proximité.
Les vases à pâte grossière sont constitués de récipients aux parois épaisses et aux surfaces irrégulières ; la chamotte est systématiquement utilisée comme dégraissant. Les couleurs rouge et rouge-orangé dominent l'échantillon. Ces vases étaient vraisemblablement destinés à la cuisson, voire à la préparation et au stockage des aliments.
Les céramiques en pâte fine sont plus diversifiées tant au niveau des matériaux utilisés que des formes recensées. Ils contrastent avec l'allure plus fruste des précédents et leurs coloris vont du brun au noir. Ces vases étaient probablement utilisés pour conserver des liquides.

Des outils en pierre

Des outils en pierre, majoritairement en silex, font également partie des éléments prélevés. Les outils le plus représentés correspondent à des micro-denticulés (outils sur éclat ou sur lame de pierre présentant, sur l'une de leurs arêtes, de très petites coches). Ces derniers sont un indice pertinent pour caractériser la culture du groupe du Gord, qui se manifeste dans le Nord de la France durant le Néolithique final. Cette hypothèse est également confirmée par les observations réalisées sur les céramiques.