Le projet de construction de logements sociaux avenue Grouard à Lagny-sur-Marne a été l'occasion pour les archéologues de fouiller un important cimetière mérovingien daté des Ve et VIe siècles.

Dernière modification
29 août 2016

La fouille, qui vient juste de se terminer, s'est déroulée en trois phases distinctes allant de novembre 2010 à novembre 2011. Elle a permis de mettre au jour 275 sépultures, sur un territoire où les exemples de complexes funéraires mérovingiens sont très rares.  

Le contexte de la fouille

Le contexte de la fouille
La nécropole est implantée quasiment au sommet du versant sud de la vallée de la Marne sur l'ancien territoire de Saint-Denis-du-Port qui fut rattachée à la commune de Lagny-sur-Marne en 1846. Une église et son cimetière, attestée au XVIIe siècle et détruite au XIXe siècle est mentionnée mais sa localisation est approximative, à 500 m au sud-ouest du site. Le cimetière actuel est situé de l'autre côté de la route par rapport à l'emprise archéologique.

Une nécropole remarquable pour la région

En 1967, à l'occasion de la construction de bâtiments annexes au collège, huit tombes avaient déjà été repérées. Les recherches actuelles révèlent l'importance de la nécropole : si 275 sépultures ont été fouillées, leur nombre devait être au moins le double au vu des nombreuses zones détruites par les constructions postérieures à son abandon et du fait qu'une seule limite est clairement reconnue.Le mobilier trouvé dans les sépultures date de la fin du Ve siècle à la première moitié du VIe siècle de notre ère. Cette période est très courte par rapport au nombre de sépultures découvertes, ce qui implique une utilisation très importante de la nécropole. 

Une gestion dense et réfléchie de l'espace funéraire

La nécropole est représentative des grandes nécropoles de cette époque. L'organisation s'est effectuée selon des rangées axées nord-sud dans lesquelles les sépultures s'intègrent de manière dense : souvent quelques centimètres séparent les fosses. 

Des pratiques funéraires homogènes

Les corps ont généralement été inhumés sur le dos avec la tête vers l'ouest. Les mains sont disposées sur le bassin ou de part et d'autre de celui-ci. Les individus ont été déposés dans un coffrage de bois construit directement dans la fosse, parfois aménagée de pierres. 

Des objets en grand nombre

Les nombreux objets associés aux squelettes semblent indiquer que les défunts étaient habillés lors de leur inhumation. Presque la moitié des sépultures en contiennent. Il s'agit principalement de parures : colliers de perles, bagues ou anneaux, boucles d'oreilles ; ou d'accessoires vestimentaires : fibules, boucles de ceinture ou plaque-boucle, fermoir d'aumônière et lames de couteaux). Certainement portés du vivant des individus, ces objets reflètent la société de l'époque. 
L'intérêt scientifique de la nécropole de Lagny-sur-Marne est indéniable, de part son importance et son caractère inédit. La mise au jour de ces nombreuses sépultures permettra d'étudier l'organisation de l'espace funéraire, les modes d'inhumations et la population inhumée. 
Responsable scientifique : Laure Pecqueur, Inrap
Aménagement : Efidis
Contrôle scientifique : Service régional de l'archéologie, Drac Ile-de-France