A Magny-sur-Tille, Côte-d'Or, la fouille archéologique fait suite à une campagne de diagnostics effectuée par l'Inrap dans le cadre du projet de construction de la LGV Rhin-Rhône.

Dernière modification
10 mai 2016

L'emprise de la fouille concerne deux vastes secteurs couvrant une superficie totale de près de 6,5 ha. Les vestiges découverts lors de la phase de diagnostic et des premières semaines de fouilles révèlent une implantation humaine relativement longue allant de l'âge du Bronze à l'époque gallo-romaine (1800 avant notre ère / 450 de notre ère).

L'habitat

Les deux secteurs ont livré des plans de bâtiments pouvant se rattacher soit à de l'habitat domestique soit aux activités agro-pastorales. Les plans sont matérialisés au sol par des traces sombres circulaires qui correspondent aux restes de la structure porteuse en bois (poteaux), seuls vestiges qui subsistent de ces constructions en terre et bois. En attente de fouille, la majorité de ces bâtiments n'a pas pu être datée précisément. On s'attardera cependant sur un des bâtiments de la zone est. Bien qu'il soit perturbé par des structures d'époques diverses, le plan singulier et le mobilier ramassé en surface en font un bâtiment particulièrement intéressant. L'ensemble se compose d'une sablière basse interrompue à chaque extrémité (formant une double entrée) et de gros poteaux porteurs. Cet édifice est attribué à l'époque gallo-romaine.

Le parcellaire

Le réseau parcellaire est dense et complexe. Sa fonction première est de structurer l'espace, qui évolue au cours du temps. Les nombreux recoupements de fossés suggèrent l'existence de plusieurs occupations successives du secteur que la trame visible ne rend pas toujours compréhensible. Le plan général qui s'en dégage permet de proposer au moins deux orientations principales (une première Nord/Sud et une seconde Nord-Est/Sud-Ouest) sur lesquelles les bâtiments semblent s'aligner. L'étude et la compréhension des différents fossés permettront de comprendre l'organisation du réseau parcellaire et son lien éventuel avec la zone d'habitat. La majorité des fossés semble se rattacher à l'Antiquité mais quelques uns appartiennent à un parcellaire plus récent (époque moderne ou contemporaine).

Le funéraire

Les deux secteurs ont fourni des vestiges qui se rapportent au domaine funéraire. La zone ouest a livré un enclos circulaire d'environ 15 m de diamètre, probablement attribuable au premier âge du Fer ou au début du second âge du Fer. Il s'agit d'un ancien tumulus dont il ne subsiste que les trois fossés. À ce jour neuf inhumations apparaissent en surface du fossé interne. Deux enclos quadrangulaires perçus lors du diagnostic restent à découvrir. Le secteur est paraît moins concerné par ces vestiges mais quelques enclos ont été répertoriés. Leur datation reste à définir.