L'Établissement public Paris-Saclay (EPPS) et l'Institut national de recherches archéologiques préventives ont signé, le 18 novembre 2011, un accord cadre de partenariat organisant leur coopération.

Dernière modification
19 février 2016

À une quinzaine de kilomètres du centre de Paris, le plateau de Saclay est l'un des plus grands pôles scientifiques français, grâce à l'implantation, depuis 1945, d'entreprises et de grands établissements d'enseignement supérieur et de recherche. Il conserve un caractère naturel et agricole très marqué, à proximité de Paris. Il est aussi un des territoires les plus prometteurs pour l'économie de la région. Ainsi, depuis 1994, il est classé « site stratégique » au schéma directeur de l'Ile-de-France et « site prioritaire » dans le contrat de projet État-région 2007-2013. 

Le plateau de Saclay, pôle de recherche et d'innovation d'envergure mondiale

Depuis 2007, le plateau de Saclay est placé au coeur des priorités nationales, avec le développement d'un « pôle de recherche et d'innovation », un cluster d'envergure mondiale rassemblant les acteurs de la recherche et du développement (grandes firmes, universités, écoles d'ingénieurs et de management, centres de recherche publique).
Le lancement de l'opération Campus, début 2008, a contribué à accélérer le processus, avec l'implantation programmée de sept nouveaux établissements au sud du plateau. Les nombreux travaux d'aménagement sont susceptibles de révéler d'importants ensembles archéologiques. Au préalable, des diagnostics et des fouilles sont entrepris par l'Inrap, sur prescription de l'État (Drac Île-de-France).

L'accord-cadre entre EPPS et Inrap

La collaboration entre l'EPPS et l'Inrap poursuit un triple objectif : mettre à la disposition de l'EPPS la connaissance archéologique acquise par l'Inrap sur ce territoire, afin notamment de lui permettre d'en tenir compte dans son projet stratégique d'urbanisme et dans ses programmes opérationnels ; poser les fondements d'un partenariat pour la réalisation des diagnostics et des fouilles ; et valoriser auprès d'un large public les résultats des opérations conduites par l'Inrap.
Cette volonté de mieux mettre en relation les données archéologiques et les projets d'aménagement est emblématique d'une nouvelle conception de l'archéologie, vécue moins comme une contrainte que comme une source de connaissance indispensable pour appréhender les territoires et concevoir des projets d'aménagement qui font sens. Cet accord-cadre illustre à cet égard combien l'archéologie est au coeur d'un développement durable de nos sociétés contemporaines.
Dans le cadre de ses missions d'exploitation des résultats scientifiques et de restitution au public, l'Inrap déploiera, en partenariat avec l'EPPS, un dispositif de communication, de médiation et de valorisation. Il concerne l'information des riverains sur les fouilles et leurs enjeux, des points d'information ouverts au public, des journées « portes ouvertes » sur les chantiers, des conférences, ainsi que des présentations régulières à la presse. Par ailleurs, avec le concours de partenaires culturels, des restitutions seront entreprises : expositions-dossiers, exposition-bilan, publication d'un ouvrage de synthèse sur les résultats des fouilles, réalisation de courts reportages vidéo, production d'un documentaire audiovisuel, etc.

Les opérations d'archéologie préventive, une étape-clé des projets d'aménagement

L'EPPS attache une grande importance aux opérations d'archéologie préventive : celles-ci lui apportent des données utiles pour mieux cerner l'identité, le fonctionnement, la trajectoire du territoire sur lequel il intervient. Par ailleurs, ces opérations constituent une étape importante dans le bon déroulement d'un projet d'aménagement. L'EPPS souhaite que la connaissance archéologique puisse nourrir la réflexion qu'il conduit sur la stratégie d'aménagement du « pôle de recherche et d'innovation ». Il considère que la connaissance de l'histoire du plateau est une donnée importante pour comprendre la réalité du territoire dans ses dimensions physiques, géographiques et historiques.

Certaines opérations d'aménagement prévues pour ce projet de cluster sont soumises à des délais particulièrement courts. Certains établissements d'enseignement supérieur et de recherche, dont l'implantation est proche, doivent pouvoir disposer de leurs locaux dès la rentrée 2015.
Pour contribuer à la réussite de ces projets, l'EPPS lance de manière anticipée nombre d'études pré-opérationnelles et opérationnelles. Ainsi, il souhaite procéder rapidement à la réalisation des opérations d'archéologie préventive pour tous les aménagements dont il est le maître d'ouvrage. Pour les autres aménagements, l'EPPS proposera aux maîtres d'ouvrage, notamment dans le cadre de l'opération Campus, de les assister dans la conduite des opérations d'archéologie.

Premières découvertes sur le plateau de Saclay

À ce jour, 300 hectares ont été diagnostiqués et 25 hectares fouillés, sur les communes de Palaiseau, Saint-Aubin, Gif-sur-Yvette et Saclay. Depuis 2002 l'Inrap a réalisé six fouilles, levant le voile sur le lointain passé du plateau.
Les plus anciennes occupations repérées datent du Néolithique (vers 2500 avant notre ère) et de l'âge du Bronze final (1400-800 avant notre ère), les plus nombreuses appartenant au second âge du Fer (475-50 avant notre ère).
Sur ce plateau, une des grandes découvertes révélées par l'archéologie préventive est une trame d'habitats structurés de l'époque celtique. La fouille des sites des Trois Mares à Palaiseau, de l'Orme-des-Merisiers à Saint-Aubin et du Val-d'Albian à Saclay montrent ainsi que, dès le début du IIe siècle avant notre ère, le terroir est mis en valeur à grande échelle. Durant cette période, la multiplication de petits domaines agricoles distants d'environ 300 mètres, accompagne l'émergence de sites aristocratiques qui se concentrent surtout aux rebords sud et nord du plateau. La culture du blé dur, au cours de l'âge du Fer, témoigne d'un haut degré d'innovation et  de la recherche de compétitivité de ces domaines agricoles gaulois.
Après la conquête romaine, les villae s'implantent à l'emplacement des sites aristocratiques gaulois. Drainé, le coeur du plateau est alors voué à la culture et l'élevage. L'idée selon laquelle ce territoire serait resté pendant très longtemps un territoire inculte, car humide, est remise en cause par des découvertes récentes, signe de l'ancienneté des drainages et de la mise en valeur agricole. Ces vastes domaines gallo-romains produisent avoine, orge vêtue, blé, seigle et lentilles. La découverte de coriandre constitue aujourd'hui une exception dans le nord de la Gaule.
La fin de l'Antiquité marque la dégradation progressive des domaines agricoles dont l'occupation semble s'atrophier. Sur le site de l'Orme-des-Merisiers, à l'emplacement du synchrotron Soleil, l'époque mérovingienne se signale par une occupation lâche mais néanmoins dense. Cette époque laisse aussi entrevoir une reprise progressive de la forêt, 
De nouvelles transformations du paysage et de nouvelles implantations humaines s'opèrent au bas Moyen Âge : développement du village de Saint-Aubin autour de sa commanderie et concentration d'un petit hameau autour d'un enclos circulaire fortifié, découvert lors de la fouille sur le site du synchrotron Soleil.
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