A Tours, Indre-et-Loire, une intervention archéologique au contact du fleuve.

Dernière modification
18 mai 2016

Cette fouille a permis pour la première fois d'examiner les vestiges de différents états d'aménagement de la berge de la Loire depuis l'Antiquité jusqu'au XXIe siècle.

Le Haut-Empire appréhendé par son mobilier

Les recherches n'ont pas livré de vestiges antiques bâtis car le site était, à cette époque, situé dans le lit de la Loire. Cependant, une concentration importante de matériel gallo-romain - principalement de la céramique et des ossements animaux - a été observée, mêlée aux graviers alluvionnaires. Cette forte densité de mobilier archéologique du milieu du IIe siècle, ainsi que les restes d'une embarcation monoxyle assemblée en chêne sont donc les premières traces d'utilisation de la grève la Loire.

Les aménagements médiévaux en bord de Loire

Le site est marqué par l'édification, entre 1358 et 1368, de la partie septentrionale de l'enceinte urbaine. Sur le site, la courtine se présente comme un mur d'enceinte dont la largeur à la base de l'élévation varie entre 1,80 et 2,40 m. En avant, un fossé défensif est implanté. Son profil en U est large de 15 m, pour une profondeur de 3,60 m.
Dans le courant du XVe siècle un nouveau fossé à profil en V, large de 10 m pour une profondeur de 3,60 m est creusé.
En 1482-1483, la porte du port Ragueneau est édifiée sur une partie du site. Seule une maçonnerie de fondation en calcaire coquillier sur pieux en chêne nous est parvenue.
À la fin du XVe siècle et dans le courant du XVIe, un dépotoir s'installe dans le comblement du « grand fossé » défensif, utilisé par les habitants du quartier pour se débarrasser de leurs déchets, tant artisanaux que domestiques. Le matériel largement organique découvert en bon état de conservation correspond à des rejets issus du travail du cuir et du textile et accessoirement de la corderie, de la menuiserie, de la fonderie, de l'orfèvrerie ou de l'émaillerie, de la forge et d'activités viticoles.