A Orléans, Loiret, cette fouille, réalisée rue du Faubourg-Madeleine, intervient en amont d'un projet de réaménagement du secteur par la Ville d'Orléans et confié à la Semdo.

Dernière modification
18 mai 2016

Elle a été diligentée par le service régional de l'Archéologie afin de permettre l'étude des vestiges. Elle fait suite à deux campagnes de fouilles réalisées en 1998 et 2000.

Les premières occupations

Le site archéologique est situé le long d'une des principales voies qui dessert l'agglomération d'Orléans, au moins depuis l'Antiquité.
Les premières constructions datent du IXe ou du Xe siècle. Il s'agit d'un habitat qui se développe à l'intérieur d'un enclos dont la nature reste indéterminée.
Dans les textes, la première mention apparaît en 1025 avec l'église Sancta Maria Hospitalis, établissement hospitalier dédié à sainte Marie et destiné à recueillir « les pauvres filles étrangères ». Les fouilles de 1998 et 2000 ont permis de retrouver les vestiges de l'église, de bâtiments et de plusieurs centaines de sépultures témoins de ce premier établissement.

La première transformation

À partir de 1113, le lieu va connaître une importante transformation en raison de la donation par Jean II, évêque d'Orléans, de l'établissement hospitalier à Robert d'Arbrissel, fondateur de l'ordre de Fontevraud.
Ce dernier établit ainsi le prieuré de la Madeleine, premier couvent affilié à cet ordre et dont la particularité réside dans la présence d'hommes et de femmes au sein de l'établissement.
Les fouilles ont permis d'établir que l'église était le seul bâtiment conservé de la période précédente.
Au sud de l'église, les anciens bâtiments sont réorganisés afin d'accueillir les moniales. Au nord, de nouveaux bâtiments sont édifiés, le cimetière étant alors déplacé au nord de l'église devant le portail de cette dernière.
Ces différents bâtiments organisés autour de l'église marquent la séparation stricte entre les hommes au nord et les femmes au sud.
Cette période témoigne du développement important du prieuré monastique et les études d'archives montrent la puissance financière de l'établissement et l'étendue de ses possessions foncières.

La deuxième transformation

En 1428, en prévision du siège de la ville, le prieuré est détruit par les orléanais pour éviter que les anglais ne s'y abritent.
La reconstruction est entreprise à partir du milieu du XVe siècle sous l'influence de la nouvelle abbesse, Marie de Bretagne, réformatrice de l'ordre monastique, qui se fera inhumer dans la nouvelle église reconstruite plus au sud. Un cloître est adossé au sud de l'église avec, sur son côté ouest, un bâtiment qui semble correspondre au réfectoire et au dortoir des religieuses. Ces dernières seront, à partir de cette époque, inhumées dans la galerie du cloître.
L'ancien bâtiment des hommes est reconverti en pressoir et les moines sont alors probablement réinstallés plus à l'ouest dans un vaste bâtiment qui abrite une cave cellier.
Les lieux connaîtront de nouvelles destructions lors des guerres de Religion en 1563 et 1568 ainsi qu'une nouvelle phase de reconstruction au début du XVIIe siècle.
La Révolution française marquera la fin de l'établissement religieux (mais pas de l'ordre) qui sera vendu comme bien national en 1791 avant d'être démoli.
Les lieux seront ensuite répartis entre différents acheteurs et auront des destinées diverses : abattoirs, supermarché...