Préalablement à un projet de restauration de l’église Saint-Jean l’évangéliste de Sorbo-Ocagnano, une opération archéologique menée par l’Inrap sous le contrôle de l’État (Drac de Corse) a révélé une succession de sols anciens ainsi que quelques éléments liturgiques qui permettent de relire l’édifice dans son contexte médiéval.

Dernière modification
13 juillet 2022

L’église Saint-Jean l’évangéliste, située en contrebas du village, en bordure de la route départementale 406, est inscrite au titre des Monuments historiques depuis 1976. L’édifice médiéval présente de multiples dégradations qui le mettent en péril. Soucieuse de son patrimoine et de sa préservation, la commune a fait une demande volontaire de diagnostic archéologique auprès des services de l’État (Drac de Corse) pour mettre en œuvre un projet de restauration respectueux du bâtiment et de son histoire.

Un édifice roman caractéristique

L’église dédiée à Saint-Jean l’évangéliste est datée de la fin du XIe siècle. De style roman, elle consiste en une construction à nef unique se terminant par un chevet semi-circulaire. À l’intérieur, la nef rectangulaire mesure environ dix mètres et est pourvue de deux baies hautes de la période baroque qui se substituent très certainement aux baies romanes originelles. Deux accès, l’un sur le portail occidental, l’autre sur le mur nord permettent de pénétrer à l’intérieur de l’édifice. Sous l’arc triomphal, un autel baroque très largement restauré marque l’entrée du sanctuaire. Les maçonneries, très homogènes hormis la reprise des baies, sont réalisées en matériau local de calcschistes. Depuis l’extérieur, l’église présente une construction très harmonieuse et assez caractéristique de l’architecture romane insulaire.

Portail occidental de l'église avec sa croix ajourée visible au sommet du fronton, qui est caractéristique de l'architecture romane insulaire.

Portail occidental de l'église avec sa croix ajourée visible au sommet du fronton, qui est caractéristique de l'architecture romane insulaire.

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Marie Charrie Adrian, Inrap



Des espaces bien différenciés

Les investigations archéologiques menées dans l’église et contre les murs extérieurs de l’édifice ont permis de révéler une superposition de sols de circulation. Ils témoignent de différents états d’occupation depuis le Moyen Âge.
Les archéologues de l’Inrap ont découvert les traces d’un emmarchement entre la nef et le chœur ayant pour but de différencier l’espace réservé au clergé, le presbyterium et la nef de l’église.
Par ailleurs, les recherches menées dans et autour de l’église ont confirmé la présence de sépultures en son sein et d’un cimetière mentionné dans les sources en 1646. Les analyses attestent que son utilisation commence dès le Moyen Âge.

La densité des vestiges et leur faible profondeur démontrent l’intérêt de cette opération archéologique. Ses résultats permettront de mieux catégoriser et d’affiner l’ensemble du plan de restauration et de valorisation de cette église romane de la Castagniccia et de la Casinca.

Aménagement : Mairie de Sorbo-Ocagnano
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac de Corse)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Patrick Ferreira, Inrap